Idées reçues - Mark Zuckerberg parle de fausse couche : 3 mythes autour de cette douloureuse épreuve

Publié le 7 août 2015 à 16h01
Idées reçues - Mark Zuckerberg parle de fausse couche : 3 mythes autour de cette douloureuse épreuve

IDÉES REÇUES - Le patron de Facebook a annoncé récemment que son épouse et lui attendaient prochainement un heureux événement. Après que sa femme eut subi la douloureuse épreuve d'une fausse couche à trois reprises, Mark Zuckerberg en a profité pour briser ce tabou qui touche pourtant près d'une femme sur trois. Metronews fait le point avec Francine Rondel, sage-femme à Avranches.

Mark Zuckerberg et son épouse ont annoncé récemment qu'ils attendaient prochainement la naissance d'une petite fille. Le fondateur du réseau social a posté la nouvelle sur Facebook, en l'accompagnant d'une tribune pour briser le tabou de cette douloureuse épreuve qu'est la fausse couche, qui touche pourtant près d'une femme sur trois. La publication a récolté plus de 1.700.000 "like" et de nombreux internautes en ont profité pour partager leur propre expérience, tout en félicitant le futur papa, qui a toutefois refusé de donner la date de naissance présumée de leur futur enfant.

"Nous voulons commencer par partager une expérience. Cela fait plusieurs années que nous essayons d'avoir un enfant et nous sommes passés par trois fausses couches. Quand vous apprenez que vous allez avoir un enfant, vous êtes plein d'espoir. Vous commencez à imaginer la personne qu'il va devenir et à nourrir des rêves pour son avenir. Vous commencez à faire des projets, et, soudain, il n'y a plus rien. C'est une expérience solitaire. La plupart des gens ne parlent pas des fausses couches car ils craignent que leurs problèmes les éloignent ou rejaillissent sur eux, comme s'ils étaient défectueux ou coupables de cette situation, d'une manière ou d'une autre. Alors ils luttent seuls (…). Lorsque nous avons commencé à en parler à nos amis, nous avons réalisé que cela arrivait souvent, que beaucoup de gens avaient des problèmes similaires et presque tous avaient ensuite des enfants en bonne santé. Nous espérons que partager notre expérience vous donnera le même espoir et aidera plus de gens à vouloir aussi partager leur histoire", peut-on lire sur sa page Facebook.

Pour en savoir plus, metronews a interrogé Francine Rondel, sage-femme à Avranches (Basse-Normandie), afin de lever le voile qui couvre cette douloureuse épreuve, souvent passée sous silence, et dont les conséquences peuvent aller jusqu'à la séparation.

La fausse couche est un événement rare
FAUX. "C'est beaucoup plus courant qu'on ne l'imagine, puisque près de 30% des femmes font une fausse couche au cours de leur vie, indique la sage-femme. C'est une épreuve douloureuse, qui reste encore taboue, notamment en raison du sentiment de culpabilité." C'est dans les trois premiers mois que le risque est le plus important, c'est pourquoi il n'est pas conseillé d'annoncer sa grossesse avant : "Tout le monde a envie d'en parler, et c'est normal. Mais avant trois mois, on considère qu'il s'agit d'une sélection, reprend Francine Rondel. En termes médicaux, on parle alors de ‘mauvais œuf’ ou d’‘œuf clair’ (qui n'a pas d'embryon), et que la nature avait bien fait d'évacuer. Il ne s'agit pas de minimiser la déception. On n'y peut simplement rien et, malheureusement, ça ne se prévoit pas."

Trois fausses couches d'affilée, c'est préoccupant
VRAI et FAUX. "Il faut bien faire la différence entre une fausse couche précoce, qui se manifeste avant trois mois, et une fausse couche tardive, entre trois et cinq mois, souligne la sage-femme. Au bout de trois fausses couches, il est conseillé de consulter un médecin pour mener une exploration afin de vérifier s'il n'y a pas d'infection ou une pathologie, voire un problème mécanique au niveau de l'endomètre." Et, comme pour Mark Zuckerberg et son épouse, cela ne veut pas forcément dire que cela ne marchera pas la fois suivante.

Il faut attendre 3 mois avant de recommencer
VRAI. "Il arrive en effet que l’utérus n’arrive pas à se débarrasser complètement des débris de placenta : une intervention médicale simple, appelée ‘curetage’ est alors nécessaire", explique Francine Rondel. Cet acte médical est souvent vécu comme un acte traumatisant, mais il est beaucoup moins douloureux que par le passé : sous anesthésie locale ou générale, l’opération est pratiquée par un médecin gynécologue et dure en moyenne trente minutes. "Dans ce cas, il est recommandé d'attendre trois mois pour laisser le temps à la muqueuse utérine [l'endomètre] de se reconstituer, souligne la sage-femme. Car il peut y avoir un risque accru de faire une nouvelle fausse couche."


Matthieu DELACHARLERY

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