Insuffisance cardiaque : un marqueur sanguin pour prédire le risque de décès

Publié le 6 mai 2014 à 15h38
Insuffisance cardiaque : un marqueur sanguin pour prédire le risque de décès

SANTE - En cas d’insuffisance cardiaque, un marqueur sanguin qui se présente sous la forme d'une molécule pourrait bientôt permettre d’alerter sur un risque accru de décès dans les trois ans, si les chercheurs arrivent à mettre en place un test de dépistage. Ce test constituerait alors un moyen pour évaluer l’urgence d’une greffe de cœur.

Un simple test sanguin pour alerter sur un risque accru de décès dans les trois ans en cas d'insuffisance cardiaque. Voilà la piste sur laquelle travaillent des chercheurs de l'Inserm* depuis plusieurs années, décidés à trouver un moyen de prévenir cette maladie grave et difficile à traiter : les personnes qui en souffrent ont un cœur qui ne joue plus suffisamment son rôle de pompe pour répondre aux besoins quotidiens du corps. Ce dispositif en cours d'élaboration permettra de repérer les patients qui doivent bénéficier en priorité d’une greffe cardiaque .

Les scientifiques recherchaient des biomarqueurs, soit une caractéristique biologique, associés aux maladies cardiovasculaires et donc à un risque de décès des patients. Dans ce cadre, ils se sont intéressés à des molécules présentes dans le sang, dont la fonction n’est pas connue mais que l'on trouve en grand nombre lors de certaines maladies comme le cancer : les ARN. Ils ont voulu savoir si cette molécule était également associée à des troubles cardiaques et ont pour cela étudié les données de 246 patients qui ont subi un infarctus.

"Cette découverte s'annonce prometteuse"

A plusieurs reprises pendant l’année suivant l’infarctus, ils ont analysé tous les ARN présents dans le sang de ces patients. Parmi les milliers de molécules décelées, une seule pouvait être fortement associée à insuffisance cardiaque : sa concentration était bien plus élevée chez les personnes qui commençaient à souffrir d'insuffisance cardiaque. Les chercheurs l’ont appelé LIPCAR et ils ont ensuite recherché ce biomarqueur chez d'autres patients présentant une insuffisance cardiaque à un stade plus avancé.

Cette deuxième étude menée chez ces patients a permis de confirmer que la concentration de LIPCAR était bel et bien corrélée à une insuffisance cardiaque mortelle dans les trois ans qui suivent. "Les patients qui ont une augmentation très importante du niveau de LIPCAR ont plus de risque de mourir pendant cette période que ceux chez qui la concentration est la plus faible, et ce indépendamment de tous les autres facteurs de risque cardiovasculaire ", résume le Pr Florence Pinet, co-auteur des travaux.

Pour la chercheuse, il s’agit d’un résultat majeur : "nous devons vérifier la pertinence de ce marqueur sanguin et définir des seuils de risque plus précis. Mais cette découverte s’annonce prometteuse pour fournir un outil pronostic facile d’utilisation afin de repérer les patients les plus à risque de décès, pour les placer en priorité sur la liste d’attente de greffe de cœur", estime-t-elle. Rien qu'en France, ce procédé permettrait d'éviter près de 150 000 hospitalisations par an.

*Institut national de la santé et de la recherche médicale.


La rédaction de TF1info

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