Non, les patients décédés avec le variant breton du Covid-19 n'étaient pas vaccinés

Publié le 23 mars 2021 à 17h06

Source : TF1 Info

FAKE NEWS - Une internaute assure que les patients infectés par le variant breton du Covid-19 puis décédés dans les Côtes d'Armor avaient tous été vaccinés. C'est faux.

C'est "très inquiétant", alerte en lettres majuscules une internaute dans une publication partagée plus de 2000 fois depuis le mercredi 17 mars. Sur Twitter, elle assure que les huit patients porteurs du variant breton et décédés au CHU de Lannion, en Bretagne, avaient tous été vaccinés. Raison pour laquelle elle s'interroge sur le risque "de voir arriver à l'hôpital des malades vaccinés gravement atteints par un variant". Nous avons vérifié.

Une rumeur créée de toutes pièces

L'auteure se présente comme la "Docteur Hamelin". Dans sa biographie Twitter, elle écrit être une "ancienne Directrice médicale dans un grand laboratoire anglo-saxon en infectiologie". De quoi donner de la crédibilité à ses publications, dont la majorité fustigent la campagne de vaccination contre le coronavirus. Pourtant, certaines sont fausses, comme celle qui se félicite que la Cour pénale internationale ait "accepté" une plainte contre Israël et sa campagne de vaccination. Une rumeur infondée, comme nous l'expliquions ici

Cette fois encore, cette internaute relaie une fausse information. Un variant a bien été découvert à la mi-mars  sur huit patients décédés au sein du CHU de Lannion, dans les Côtes d'Armor. Mais auprès de LCI.fr, l'Agence régionale de Santé (ARS) de Bretagne confirme que sur ces huit personnes infectées, une seule a reçu une dose de vaccin et attendait la seconde. Les sept autres n'avaient donc jamais reçu d'injection contre le coronavirus.

Non, les patients décédés avec le variant breton du Covid-19 n'étaient pas vaccinés, contrairement à ce qu'assure cette internaute
Non, les patients décédés avec le variant breton du Covid-19 n'étaient pas vaccinés, contrairement à ce qu'assure cette internaute - Twitter

Cette information a donc été créée de toutes pièces. Avec quels arguments ? Lors d'une conférence de presse le mardi 16 mars, Stéphane Mulliez, le directeur de l'ARS, avait précisé que ces malades étaient tous "assez âgés" et présentaient "des facteurs de comorbidité importants". Ils faisaient donc partie des publics prioritaires à la vaccination, ce qui a pu conduire les internautes à penser qu'ils étaient passés dans un centre de vaccination. On a vu qu'il n'en était rien.

D'autres internautes, qui ont participé à la diffusion de cette fausse information, avancent un autre argument. Ils citent un tweet publié le 16 mars par l'ARS de Bretagne elle-même. On y lit dans une zone encadrée en rouge que des "investigations plus approfondies se poursuivent pour préciser ces éléments et connaître l'effet de la vaccination anti-covid sur le variant breton". Pour eux, c'est la preuve que ces individus étaient vaccinés. Une mauvaise interprétation. Ce message signifie simplement que les autorités sanitaires cherchent à savoir si les vaccins dont on dispose aujourd'hui sont efficaces contre ce variant breton. Les autorités ont ensuite assuré dans un tweet n'avoir "aucune information aujourd'hui laissant présager que la vaccination soit moins efficace". Auprès de LCI.fr, l'ARS rappelle que le cas du seul patient infecté ne peut pas non plus servir de preuve que la vaccination ne fonctionne pas. Elle souligne que pour conclure à "un échec vaccinal, il faut qu'un patient ait reçu ses deux doses et qu'il tombe malade 14 jours plus tard". 

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Felicia SIDERIS

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