L'autisme se développerait bien avant la naissance

Publié le 27 mars 2014 à 12h53
L'autisme se développerait bien avant la naissance

SCIENCES - Des neurologues américains ont fait une avancée majeure dans la compréhension de l'autisme. Ce syndrome résulterait de l'apparition d'anomalies pendant la formation des cellules cérébrales du fœtus. Une découverte qui pourrait contribuer à le détecter de façon bien plus précoce.

Un gigantesque pas en avant dans le diagnostic de l'autisme. Actuellement, il est possible de détecter ce trouble du comportement pendant la petite enfance. Mais ses causes demeurent floues, même si la génétique constitue l'hypothèse la plus probable. A ce sujet, des neurologues américains auraient identifié précisément l'origine du développement de ce syndrome. Dans leur étude , il est indiqué qu'il résulterait d'anomalies survenues dans le cerveau de l'enfant, au stade du fœtus.

Les personnes qui en sont atteintes souffrent dès leurs premières années de problèmes de communication (langage et communication non verbale), ainsi que de troubles du comportement. Ce handicap est variable, allant de léger à sévère. "L'autisme est généralement considéré comme un trouble du développement du cerveau, mais la recherche n'a pas encore identifié de lésion qui en serait responsable", explique le Dr Thomas Insel, directeur de l'Institut américain de la santé mentale (NIMH).

Une anomalie dans les gènes

"Le développement du cerveau d'un fœtus pendant la grossesse comprend la création d'un cortex formé de six couches distinctes de neurones, détaille le Dr Eric Courchesne, directeur de l'Autism Center of Excellence, et co-auteur de cette recherche. Nous avons découvert des anomalies dans le développement de ces couches chez la majorité des enfants autistes". Si l'hypothèse se confirme, "on pourra en déduire que cela reflète un processus qui se produit longtemps avant la naissance", ajoute le Dr Thomas Insel.

Pour en venir à cette découverte, les médecins ont analysé des échantillons de tissu cérébral de onze enfants autistes décédés, avant de les comparer à des échantillons similaires provenant de onze enfants qui n'étaient pas autistes. Ils ont réalisé que des gènes étaient essentiels pour que le cerveau du fœtus se forme correctement : 25 d'entre eux notamment servent à contrôler la production de cellules cérébrales et leur formation en six différentes couches du cortex.

Un diagnostic beaucoup plus précoce ?


La comparaison des deux types d'échantillons a montré que ces gènes étaient absents dans 91 % des cerveaux des enfants autistes contre 9 % dans le groupe témoin. De ce phénomène résultent des tâches de 5 à 7 millimètres de longueur dans diverses régions du cerveau. Les endroits les plus touchés étaient le lobe frontal et temporal du cerveau, sièges des fonctions sociales, des émotions, de la communication et du langage. Soit les régions liées aux symptômes que connaissent les autistes.

Là où cette découverte s'avère cruciale, c'est qu'elle a le potentiel de permettre d'identifier quand et où ces anomalies se développent mais aussi leur cause. "Ouvrant peut-être la voie à une détection beaucoup plus précoce de l'autisme", espère le Dr Eric Courchesne. La dernière recherche prometteuse dans ce domaine était celle d'un traitement à base d’ocytocine . Cette hormone connue pour son rôle dans l’attachement maternel améliorerait les capacités de certains autistes à interagir avec d’autres personnes.


La rédaction de TF1info

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