Le Covid-19 peut-il se transmettre dans l'air ?

Publié le 6 avril 2020 à 6h35, mis à jour le 6 avril 2020 à 6h43

Source : JT 20h WE

CONTAGION - Les incertitudes sur le coronavirus sont encore nombreuses, y compris sur son mode de transmission, qui divise les scientifiques. De nouvelles études envisagent la possibilité d’une propagation du virus rien qu’en parlant.

Le Covid-19 pourrait-il se transmettre dans l’air ? Oui, selon l’Académie des sciences américaines qui a alerté l’administration Trump dans un courrier. Les chercheurs s’appuient sur plusieurs études, dont l’une menée dans les chambres de 13 patients positifs au Covid-19. A l’intérieur, les échantillons d’air prélevés étaient contaminés.

On savait que la transmission se faisait par la projection de gouttelettes, lorsque l’on tousse ou éternue. Ces études affirment maintenant que, comme d’autres virus, le Covid-19 voyage aussi à travers des aérosols, ces particules microscopiques que nous émettons en parlant ou en respirant. Le virus pourrait flotter dans l’air pendant plusieurs heures, même à plus d’1,80 mètre du malade.

La transmission par voie aérienne fournirait une explication à la haute contagiosité apparente du virus responsable de la pandémie, puisqu'il apparaît que les personnes infectées mais sans symptômes, qui représentent peut-être le quart de tous les gens infectés, sont responsables d'une grande partie des contagions, à leur insu.

Le risque à marcher dans les rues incertain

Y a-t-il alors un risque d’être contaminé en marchant dans la rue ? Non, répond le Pr Yves Buisson, membre de l’Académie nationale de médecine. "Ces aérosols ne peuvent avoir un rôle contaminant que dans des espaces clos, très resserrés, comme les cages d’ascenseurs, les magasins, les transports en commun…"

Et même dans les espaces clos, rien ne prouve que si le virus est bien présent dans l’air, il l’est en quantité suffisante pour être contaminant, précise le Professeur Gilles Pialoux, chef du service maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon à Paris : "On n’a pas établi que cette quantité virale a forcément un potentiel viral, c’est ça qui reste à établir. On a mis plusieurs années à essayer de le faire avec le VIH, avec le coronavirus, en quelques mois, on n’a pas ces données scientifiques."

En attendant, de nombreux scientifiques estiment que ces avancées justifieraient un port du masque généralisé. Tous rappellent l’importance d’aérer régulièrement les espaces confinés.


La rédaction de TF1info

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