Le voyage vers Mars risque d’affecter les capacités cognitives des astronautes

par Julie BERNICHAN
Publié le 17 octobre 2016 à 17h45
Le voyage vers Mars risque d’affecter les capacités cognitives des astronautes
Source : Scott Free Productions

SCIENCE – Une nouvelle étude menée sur des souris révèle que s’éloigner de la gravité terrestre ne serait pas sans conséquences sur le cerveau. Les astronautes pourraient ainsi souffrir de troubles de la mémoire importants.

La mémoire des astronautes devra-t-elle être sacrifiée au nom de la conquête spatiale ? La question mérite d’être posée à la suite de la publication de travaux de chercheurs américains dans la revue Scientific Reports. Jusqu’ici l’homme est allé dans l’espace et sur la lune, une "très proche banlieue de la Terre", rappelle Pierre Barthélémy dans un article du Monde. Mais voilà, Mars est bien plus loin. 

Or, "l’espace est hostile et l’organisme est fragile", ajoute le journaliste. Le dernier exemple en date le prouve bien. L’astronaute Scott Kelly est rentré métamorphosé de son périple interstellaire en février dernier. Comparé à son jumeau resté sur Terre, sa tête est devenue plus ronde, ses pieds plus petits et il a perdu une partie de sa masse musculaire et de sa vision.

Mais outre ces changements physiques, des chercheurs de l’université de Californie se sont intéressés à l’impact des rayons cosmiques sur la cognition des astronautes. Ces particules dotées d’une charge électrique sont en effet "capables de traverser sans problème la paroi des vaisseaux spatiaux et les corps de ceux qui les habitent, en créant au passage des dégâts dans les tissus vivants", souligne Le Monde. Si les Terriens en sont protégés grâce au champ magnétique, qu’en serait-il sur Mars ? Une exposition prolongée à ces rayons pourrait-elle affecter les neurones des astronautes à long terme? 

Pour cette étude, les spécialistes de la radiothérapie ont mené l’expérience en laboratoire sur des souris. Après les avoir exposés à des équivalents de rayons cosmiques, ils ont comparé les données des petits mammifères avec celles d’un groupe témoin, entre 12 et 24 semaines plus tard. Pour cela, ils leur ont fait passer une batterie de tests comportementaux en labyrinthe. 

Des changements observés à l’intérieur des neurones

Verdict : les rongeurs irradiés mémorisaient moins bien, avaient des difficultés à reconnaître des objets connus et étaient globalement plus anxieux. Pire, les scientifiques ont aussi observé des changements à l’intérieur même des neurones. Ils ont constaté que la transmission de l’influx nerveux des neurotransmetteurs au niveau de la mémoire a été affectée. 

Le projet d’envoyer des vols habités sur la planète Mars n’annoncerait donc rien de bon pour notre cerveau. Les effets néfastes des rayons perdureraient six mois plus tard, entraînant des dégâts irrémédiables pour les astronautes. Cependant, ces résultats doivent être pris avec précaution. Cette recherche concerne uniquement des souris et ne sont donc pas expressément transposables sur l’homme. 

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Julie BERNICHAN

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