Les films et jeux vidéo en 3D font du mal aux yeux des enfants

Publié le 6 novembre 2014 à 15h27
Les films et jeux vidéo en 3D font du mal aux yeux des enfants

VUE – L'Anses recommande de ne pas exposer les moins de 6 ans aux films et jeux vidéo en 3D. Parce que ces technologies ont un impact sur la vision humaine, qui plus est pour les enfants et adolescents.

Fatigue visuelle, maux de tête, vision floue... L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publie ce jeudi 6 novembre 2014 le résultat de recherches sur les "technologies audiovisuelles en 3D stéréoscopique (3Ds)" et leur impact sur la santé visuelle. "Le terme 3Ds fait, à tort, penser à la Nintendo, explique à metronews l'ophtalmologiste Christophe Orssaud, qui a participé à ce rapport. Le 's' vaut aussi pour le pluriel parce qu'il n'y a pas un seul système de vision 3D." Par abus de langage, on parle de 3D. Et, quelles que soient les techniques, l'Anses recommande que les enfants de moins de 6 ans n'y soient pas exposés et que leur utilisation par les moins de 13 ans soit modérée.

Les vidéos et jeux vidéo en 3D provoquent en effet une fatigue visuelle. Les symptômes : une fatigue et des douleurs autour de l'œil, la sensation d’œil sec et qui brûle, des troubles de la vision (vision double, floue, diminution de l'acuité visuelle et de la rapidité de perception), ainsi que des troubles extra-oculaires (maux de tête, douleurs au cou, maux de dos et aux épaules, baisses de performances dans les activités mentales, pertes de concentration).

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Accommoder sur l'image réelle, converger sur l'image virtuelle

L'origine de cette fatigue s'explique par le conflit accomodation-convergence créé par la vision 3D. En effet, dans la vie de tous les jours, pour obtenir "une vision 3D naturelle", avec profondeur et relief, les yeux convergent (ils sont orientés vers le même objet) et accommodent (le cristallin se déforme pour obtenir une vision nette) à la même distance, celle à laquelle se trouve l’objet observé.

Mais la 3D ne respecte pas ce principe physiologique. "Il y a une dissociation accomodation-convergence." C'est-à-dire que l’accommodation (sur l'écran) et la convergence des yeux (sur un objet situé par exemple en arrière-plan de cet écran) ne se font pas à la même distance. Les yeux convergent à la distance perçue de l'objet virtuel mais l’accommodation se fait là où sont affichées les images réelles, donc au niveau de l'écran.

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Système visuel en développement jusqu'à 13 ans

Chez l’enfant, en particulier avant l’âge de 6 ans, des effets sanitaires plus marqués pourraient apparaître, souligne l'Anses. En effet, le système visuel est alors en développement. Il est donc plus vulnérable : "donner une information visuelle biaisée à un système plastique et modulable peut poser des problèmes", résume le docteur Orssaud. "Ce phénomène de maturation du système visuel se prolonge dans l'enfance", donc par précaution mieux vaut ne pas exposer les enfants trop longtemps à la 3D avant l'adolescence.

Pas de quoi s'alarmer pour autant : "Voir un film en 3D tous les deux mois ne pose pas problème." L'Anses pose le principe de précaution parce que les télévisions en 3D se développent et que les enfants passeraient alors plusieurs heures par jour devant des films 3D. Quant au cinéma, n'oubliez pas que "les gamins de 4 ans gigotent dans tous les sens" et ont du mal à se concentrer, donc aller en famille voir un dessin animé en 3D n'est peut-être pas des plus appropriés. Et si vous enlevez la console de jeu dernier cri de votre hotte pour Noël, c'est tout bonus pour les yeux de votre enfant et votre porte-monnaie.

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La rédaction de TF1info

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