Les tampons et serviettes hygiéniques "potentiellement toxiques"

par Mathieu SICARD
Publié le 23 février 2016 à 11h25
Les tampons et serviettes hygiéniques "potentiellement toxiques"

TAMPON - Des pesticides, des glyphosate, des dioxines... c'est fou tout ce qu'on peut trouver dans des protections intimes. Une nouvelle étude, lancée par 60 millions de consommateurs, confirme cette information inquiétante : utiliser des protège-slips et des tampons peut s'avérer "toxique".

Des dioxines, glyphosate et autres pesticides, voilà ce qui figure dans la liste (longue) des résidus que le magazine 60 millions de consommateurs a pu trouver sur un échantillon de protections périodiques – tampons et serviettes hygiéniques. 

Au total, cinq protections féminines sur onze analysées par le magazine contiennent des résidus de substances "potentiellement toxiques". Le magazine fait notamment état de "traces de dioxines dans deux tampons périodiques de grandes marques", en l'occurrence O.B et Nett, sur les trois marques testées. 

Du Roundup dans les tampons

Les analyses commandées par le magazine ont même relevé des "résidus de glyphosate", ingrédient chimique utilisé dans les désherbants, dont le Roundup. Surprise : la marque Organyc, pourtant revendiquée "bio", vend un protège-slip qui figure sur cette liste. Des insecticides (organochlorés et pyréthrinoïdes) ont aussi été mesurés dans une référence de serviettes hygiéniques de la marque Always... ce qui est d'autant plus étonnant que ce produit est à base de viscose et de cellulose, et non pas de coton.

Ce n'est pas nouveau. En octobre 2015, une étude menée par des scientifiques de l'université de La Plata, en Argentine, rapportait que 85% des tampons et serviettes hygiéniques contiennent du glyphosate, ce désherbant commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup. 

EN SAVOIR + >> Du Roundup dans les tampons : faut-il s'inquiéter ?

Un risque encore inconnu pour les femmes

Alors que les pouvoirs publics (notamment Bruxelles) semblent  rester sourds  au sujet, l'INC "alerte les pouvoirs publics et demande la mise en place d’une réglementation spécifique pour les protections féminines, imposant une plus grande transparence et des contrôles plus rigoureux ainsi qu’un étiquetage de la composition". 

Certes, admet la revue de l'Institut national de la consommation (INC), "les niveaux relevés sont faibles". Mais certaines de ces substances sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens, et les données scientifiques manquent pour évaluer le risque pour les femmes. 

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Mathieu SICARD

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