L'étude santé du jour : baby blues, les hommes aussi

Publié le 23 avril 2014 à 10h59
L'étude santé du jour : baby blues, les hommes aussi

SPLEEN - Selon une récente étude américaine, le fameux baby blues qui survient généralement trois jours après une naissance n'est pas uniquement l'apanage des femmes. Près d'un homme sur dix serait également touché et un manque d'écoute pourrait même les conduire à une dépression post-partum, syndrome plus sévère.

Mélancolie, irritabilité, perte d'appétit… Le baby blues, aussi appelé syndrome du troisième jour, est un phénomène bien connu chez les mères. Mais ce qu'on est loin de soupçonner c'est qu'il n'épargne pas non plus les hommes qui viennent d'être pères. La proportion de cas est certes beaucoup moins importante mais tout de même quantifiable : 5 à 10 % d'entre eux en souffriraient, selon une étude parue dans la revue Pediatrics . Les symptômes guetteraient en particulier les jeunes pères, entre 20 ans et 30 ans.

"La dépression chez les hommes n'est pas inédite. Ce qui l'est, en revanche, c'est plutôt la corrélation entre le jeune âge de ces papas et la survenue des symptômes dépressifs durant les premières années de l'enfant", explique Craig Garfield de l'école de médecine Feinberg de la Northwestern University. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé pendant 20 ans les données de 10 623 volontaires masculins. Un tiers d'entre eux était âgé de 24 ans à 32 ans.

Éviter le risque de dépression

Une grande majorité de ces volontaires vivait sous le même toit que leur nourrisson. Les chercheurs leur ont demandé de répondre à un questionnaire visant à évaluer leurs symptômes dépressifs. Les résultats ont montré que les hommes devenus père aux alentours de 25 ans et vivaient avec leur progéniture avaient un risque accru de 68 % de développer des signes avant-coureurs d'une dépression durant les cinq premières années suivant la naissance de l'enfant.

À l'inverse, ceux qui ne vivaient pas sous le même toit que leur bébé souffraient moins de mélancolie ou d'anxiété. Or, s'il n'est pas pris en charge, le baby blues peut conduire à une véritable dépression post-natale, plus grave. Ce type de dépression a un effet néfaste car elle peut nuire au développement de l'enfant. Le chercheur avait déjà, en 2011, publié une autre étude démontrant que les pères dépressifs avaient plus tendance à recourir aux punitions corporelles.

"Cette étude est un cri d’alarme à quiconque connaît un jeune homme récemment devenu père. S’il se sent très anxieux, s’il a des coups de blues ou s’il ne peut pas apprécier les choses de la vie comme avant, poussez-le à chercher de l’aide", conclut Craig Garfield. Pour ces chercheurs, il est donc important d'aider et d'accompagner au mieux ces jeunes pères le plus tôt possible. Comme les jeunes mamans, les pères peuvent commencer par se reposer et s'accorder du temps pour soi.


La rédaction de TF1info

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