L'étude santé du jour : culpabiliser les obèses peut aggraver leur surpoids

Publié le 11 septembre 2014 à 16h19
L'étude santé du jour : culpabiliser les obèses peut aggraver leur surpoids

SANTE – Pointer du doigt les kilos en trop d'une personne en obèse ou en surpoids n'est pas la bonne manière de les encourager à maigrir, indique une étude britannique. L'humiliation qui en découle pourrait même provoquer l'effet inverse.

Parfois, un encouragement est aussi efficace qu'un repas léger pour perdre du poids. A contrario, une remarque désobligeante peut aggraver les choses. C'est ce que démontre une étude britannique publiée dans la revue médicale Obesity. Elle s'est intéressée à près de 3 000 personnes de 50 ans et plus en surpoids, sur une période de quatre ans.

"Les programmes aidant à perdre du poids sont souvent associés à un mieux-être et une réduction des risques cardiovasculaires. Mais on étudie moins souvent les effets psychologiques induits par la perte de poids. C'est ce que nous avons cherché à observer chez des personnes en surpoids et obèse", rapporte Sarah Jackson, médecin à l'University college de Londres.

Perte de confiance

Parmi les personnes étudiées, celles en surpoids ayant vécu des épisodes humiliants liés à leur poids ont pris près d'un kilo (950 grammes), alors que les autres ont perdu 710 grammes. Soit une différence d'1,66 kg entre ces deux groupes. Parmi les exemples d'humiliation, elles ont cité les moqueries, le fait d'avoir été traités irrespectueusement ou d'être mal reçues dans des boutiques. Les experts mettent également les médecins utilisant un vocabulaire dur et sous-estimant les efforts produits par leurs patients dans leur quête de perte de poids.

"Discriminer quelqu'un sur la base de son poids n'est jamais justifié. Les résultats de notre étude montrent que ce genre d'humiliation n'encourage pas les gens à perdre du poids. C'est peut-être même le contraire", indique le Dr Jackson. Selon elle, "La plupart des gens en surpoids sont conscients de leur situation. Leur faire remarquer ne les aidera et risque d'empirer les choses.

Elle ajoute :"des études menées par le passé ont montré que les gens touchés par une discrimination trouvent du confort dans la nourriture. Le stress causé par l'humiliation peut ouvrir l'appétit, en particulier pour des aliments mauvais pour la santé. La discrimination sur le poids a aussi montré que les personnes visées perdaient confiance en elles lorsqu'il s'agissait de participer à une activité physique." Pire, elles évitaient de le faire.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info