ALIMENTATION - Des chercheurs américains ont révélé le pouvoir des clostridium, une bactérie qui empêche des réactions allergiques dans l'intestin. Leur recherche pourrait déboucher pour la première fois sur des traitements attendus par des milliers de personnes.
Elles sont présentes dans notre propre corps et pourraient bien être la solution à l'une des allergies alimentaires les plus répandues dans la population. Les bactéries clostridium, communes dans la flore intestinale, protégeraient contre l'allergie aux cacahuètes, selon des chercheurs de l'université de Chicago. Leur recherche, parue dans la revue scientifique PNAS , explique que ces bactéries induisent une réponse immunitaire qui empêche les allergènes d'entrer dans le sang et rend l'organisme beaucoup moins sensible aux risques d'allergie.
Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont testé sur plusieurs groupes de souris rendues allergiques aux cacahuètes les effets de ces bactéries intestinales. Dans les deux premiers groupes, les souris étaient très sensibles à cet allergène, contrairement aux souris du troisième groupe qui possédaient une flore intestinale plus élevée. Mais cette sensibilisation aux allergènes a pu être fortement atténuée en réintroduisant dans l'intestin de ces rongeurs des bactéries clostridium.
Bientôt sous forme de compléments alimentaires ?
En revanche, la réintroduction d'un autre groupe de bactéries intestinales, les bactéroides, n'a donné aucun résultat, ce qui indique que les clostridium jouent bien un rôle protecteur unique. Les causes de la plupart des allergies alimentaires comme celles aux cacahuètes restent inconnues et peuvent parfois être mortelles pour les personnes qui en souffrent. Avec cette découverte, les chercheurs espèrent démontrer l'efficacité potentielle des thérapies probiotique.
Il s'agit d'utiliser des micro-organismes vivants, des bactéries ou des levures, comme compléments alimentaires à certains aliments. "C'est emballant car nous connaissons ces bactéries et nous savons comment les utiliser", note la professeur Cathryn Nagler qui a dirigé les recherches. Il n'y a encore aucune garantie de succès mais ce traitement a l'avantage de pouvoir être testé facilement contre une maladie contre laquelle il n'existe pour l'instant aucune solution.
Sur le même sujet
L’étude santé du jour : le syndrome de la fatigue chronique serait dû… aux bactéries intestinales
L'étude santé du jour : des gélules de matière fécale contre la diarrhée
Intolérance au gluten : la piste d'un traitement naturel
Grandir à la ferme, un antitode pour la vie contre les allergies ?
Tout ce que vous devez savoir sur la flore intestinale
L'étude santé du jour : les antibiotiques peuvent altérer la flore intestinale pour un an
Les articles les plus lus
"Aujourd’hui, je me dis : plus jamais" : ces infirmières qui, après un an de Covid, ont rendu leur blouse
EN DIRECT - Le vaccin Johnson & Johnson en suspens en Europe, un décès suspect après une injection aux États-Unis
EXCLUSIF - Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, sort du silence ce soir sur TF1
Une personne tuée et une blessée devant un hôpital du 16e arrondissement de Paris, le tireur en fuite
"Absolument impudique" : Vianney fâché par la couverture d’un magazine people