L'étude santé du jour : la génétique à l'origine des fringales nocturnes ?

Publié le 10 juin 2014 à 12h28
L'étude santé du jour : la génétique à l'origine des fringales nocturnes ?

ALIMENTATION - Dans une récente étude scientifique, des chercheurs révèlent qu'une mutation dans un gène du sommeil pourrait conduire au syndrome des fringales nocturnes. Il ne s'agirait donc pas d'un défaut du métabolisme mais bel et bien d'une défaillance génétique.

Qui n'a jamais eu une faim soudaine pendant la nuit au point d'avoir envie de se lever pour terminer le gigot du dîner ? Pour certains, il ne s'agit pas d'une simple envie mais d'un trouble alimentaire. Le "syndrome de fringale nocturne" aussi appelé hyperphagie nocturne se caractérise par un besoin compulsif de manger pendant la nuit qui doit absolument être comblé pour retrouver le sommeil. Actuellement, aucune étude n'a été en mesure d'expliquer les origines de ce syndrome.

Dans la revue scientifique Cells Report , des chercheurs du Salk Institut expliquent en avoir probablement identifié la cause : un gène défaillant. Ils se sont pour cela inspiré de découvertes à propos des troubles du sommeil. Il y a une dizaine d'années, des chercheurs ont révélé que les personnes ayant hérité d'un trouble du sommeil portent en eux une mutation dans un gène appelé PER2. Ce dernier fait partie d'une famille de deux gènes dont le rôle est de réguler l'horloge biologique : quand être éveillé, quand dormir…

Le sommeil lié à l'alimentation

Les chercheurs du Salk Institut ont voulu savoir si ces deux gènes entraient également en cause pour l'hyperphagie nocturne. Ils ont pour cela introduit les deux gènes PER1 et PER2 dans des souris, avant de les "désactiver" l'un après l'autre. Comme prévu, lorsque le gène PER2 était au repos les souris avaient un cycle de sommeil altéré. Mais c'est lorsque le gène PER1 était "désactivé" que les rongeurs manifestaient un calendrier alimentaire anormal : ils mangeaient plus que les autres la journée et se levaient la nuit pour une collation.

Les chercheurs ont émis l'hypothèse que, normalement, PER1 et PER2 sont synchronisés pour garder des cycles alimentaires et de sommeil alignés. Mais une mutation dans un de ces gènes brise ce lien. "Depuis longtemps, les gens pensaient que le syndrome n’était pas réel", confie l’auteur de l'étude, le Dr Satchidananda Panda. Ces résultats suggèrent qu'il pourrait effectivement provenir d'une base génétique". Les chercheurs veulent maintenant découvrir comment le PER1 contrôle ce comportement alimentaire.


La rédaction de TF1info

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