L'étude santé du jour : la pilule réduirait la fécondité des femmes

Publié le 7 juillet 2014 à 11h20
L'étude santé du jour : la pilule réduirait la fécondité des femmes

SANTÉ – Selon une étude danoise, la pilule ne se contenterait pas d'être contraceptive. Elle affecterait temporairement la fécondité féminine en réduisant la réserve ovarienne. Pas de panique, selon les médecins, ce phénomène est normal.

Même si le recours à la pilule a baissé entre 2010 et 2013 à cause des controverses sur les pilules de 3e et 4e générations fin 2012-début 2013, elle reste le premier moyen de contraception des Françaises, qui sont 41 % à y avoir recours d'après les chiffres de l'Institut national d'études démographiques ( Ined ). Si la pilule est fiable à 99 % pour éviter une grossesse en bloquant l'ovulation, quelle incidence a-t-elle sur la fécondité des femmes, leur capacité à se reproduire ?

Une étude à ce sujet vient d'être présentée ce lundi 30 juin par le docteur Birch Petersen au congrès annuel de la European Society of Human Reproduction and Embryology ( ESHRE) , à Munich (Allemagne). Avec son équipe de l’hôpital universitaire de Copenhague au Danemark, elle a mesuré la fertilité de 830 femmes âgées de 19 à 46 ans et a observé des résultats auxquels elle ne s'attendait pas : la réserve ovarienne des femmes sous pilule c'est-à-dire la capacité qu'ont leurs ovaires à produire des ovocytes féconds est réduite.

Les femmes qui prennent la pilule ont des ovaires plus petits

Comment ça réduite ? Pour évaluer cette réserve ovarienne, les médecins étudient habituellement deux marqueurs : le comptage des follicules antraux et le niveau d'hormones de régression müllérienne (AMH). Petit rappel, les follicules ovariens sont ces petits "sacs" qui stockent les ovocytes des femmes. On les appelle antraux quand ils ne sont pas encore développés. Les hormones AMH, elles contrôlent le développement de ces follicules.

Sous pilule , le nombre de follicules ovarien des femmes est diminué de 16 % par rapport aux femmes sans pilule et le taux d'hormones AMH lui baisse de 19 %. En clair, leur potentiel reproductif est bien entamé. Autre résultat étonnant : les femmes sous pilule ont des ovaires entre 29 et 52 % plus petits que les femmes sans pilule, surtout chez les 19-30 ans.

Mais pas de panique : selon les gynécologues, cela signifie que la pilule joue bien son rôle, et ces analyses ne parlent pas du taux de récupération de ces réserves ovariennes après l'arrêt de la pilule. "Nous ne pensons pas que la pilule change les ovaires de manière permanente", rassure le docteur Birch Petersen. Heureusement pour la reproduction de l'humanité, de nombreuses femmes arrivent à tomber enceintes après l'arrêt de la pilule.

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1 femme sur 5 a abandonné la pilule


La rédaction de TF1info

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