L'étude santé du jour : manger amer peut rendre agressif

Publié le 6 octobre 2014 à 16h45

HOSTILITÉ – Manger amer pourrait bien... vous rendre amer. C'est en tout cas ce que révèle une étude autrichienne. Devez-vous alors jeter la tisane de gentiane qui vous aidait à digérer ? Explications de metronews.

Nous sommes ce que nous mangeons. C'est ce que souligne une étude de l'université d'Innsbruck (Autriche) publiée le 1er octobre dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin. Les chercheurs y ont en effet découvert que l'amertume au sens propre peut engendrer l'amertume au sens figuré. Ils ont mis en place des expériences révélant le lien entre le goût amer d'un aliment et l'humeur agressive de la personne qui l'avait consommé. Une infusion à l'extrait de gentiane rend ainsi d'humeur plus belliqueuse que de l'eau sucrée. Tout comme un jus de grenade comparé à de l'eau plate.

Sucre et sérotonine

La diététicienne et nutritionniste Sibylle Naud rappelle en effet à metronews que, "d'un point de vue strictement diététique, le goût a un lien direct avec les émotions, du moins avec l'humeur". Vous serez tous d'accord pour dire que manger quelque chose de bon, et surtout de sucré, vous redonnera le sourire. C'est un phénomène physiologique, ponctue Laurence Haurat, psychologue nutritionniste, à metronews. Car le saccharose (le sucre que l'on ajoute dans son café, pas celui que l'on trouve dans les fruits) va libérer de la sérotonine, la fameuse hormone du bonheur.

Mais c'est aussi une question de "mémoire gustative", indique Sibylle Naud. Rappelons le statut particulier de l'amertume : apprécier par exemple sa capacité à relever les plats n'est pas inné. "Chez l'homme, il y a une prédisposition pour le sucré. Le goût pour l'amer, quant à lui, doit être éduqué, inculqué, notamment par une alimentation diversifiée."

Réaction hostile de l'organisme

En effet, explique la psychologue Laurence Haurat, "pour se protéger des risques d'empoisonnement, le cerveau se défie des saveurs amères". Peut-être que derrière l'équation "manger amer = être amer" se cache donc une réaction hostile "un peu primitive" de l'organisme, surtout si le palais est peu habitué à l'amertume...

La nutritionniste relève enfin que de manger un aliment que l'on n'apprécie pas, qu'il soit amer ou non, "crispe le comportement" : "C'est rajouter de l'huile sur le feu, surtout lorsque l'on passe une mauvaise journée, tandis qu'une pause déjeuner avec un bon plat va redonner la pêche." Pas question donc de manger fade quand on suit un régime... au risque de devenir aigri. "Si on mange des plats sans goût, on ne tiendra pas jusqu'au bout."


La rédaction de TF1info

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