L'étude santé du jour : si si, les hommes souffrent vraiment plus que les femmes quand ils ont la grippe

Publié le 15 janvier 2016 à 11h46
L'étude santé du jour : si si, les hommes souffrent vraiment plus que les femmes quand ils ont la grippe

GRIPPE - Selon une étude américaine, les œstrogènes protègeraient les femmes contre le virus de la grippe. Cela pourrait expliquer pourquoi les hommes semblent souffrir davantage quand ils en sont victimes.

C’est un constat qui fait souvent sourire les femmes : quand un homme est malade, il a tendance à exagérer sa souffrance. En anglais, cela a même un nom, le "man flu" (ou grippe de l’homme), une expression pour désigner le fait que quand un homme a un petit rhume, il est persuadé de souffrir d’une grippe carabinée.

Mais ce cliché ne serait pas si éloigné que ça de la réalité. Selon une étude publiée récemment dans l’American Journal of Physiology, les œstrogènes, une hormone sexuelle féminine, ont un effet antiviral sur le virus de la grippe, ce qui expliquerait que les hommes soient plus durement touchés par la maladie.

► Méthodologie : des cellules nasales mises au contact d'œstrogènes
Les chercheurs de l’Université Johns-Hopkins à Baltimore, dans le Maryland, souhaitaient découvrir si les œstrogènes avaient ou non un effet sur le développement et la reproduction du virus de la grippe. Ils ont tout d’abord exposé des cellules nasales saines (issues d’hommes et de femmes) à des œstrogènes et à une catégorie de médicaments appelés les modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM). Les récepteurs cellulaires activés par les œstrogènes sont aussi stimulés par les SERM, qui produisent un effet comparables aux œstrogènes. Ils ont ensuite mis ces cellules au contact du virus de la grippe.

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► Ce que l'étude a montré : les femmes plus résistantes
Suite à cette contamination, les cellules féminines traitées aux œstrogènes ou aux SERM entre 72 et 24 heures précédent l’infection ont montré une meilleure résistance. La charge virale présente dans les cultures de cellules nasales y était bien plus faible que chez les cellules mâles traitées également aux œstrogènes.

► Ce qu'il faut en conclure : les œstrogènes, un protecteur de la santé des femmes
Ces résultats laissent penser que les œstrogènes ont des propriétés antivirales spécifiques aux femmes, et montrent que même après traitement, les cellules nasales mâles ne sont pas plus résistantes à l’infection. Selon les chercheurs, les œstrogènes inoculés pendant l’étude auraient interagi avec des récepteurs situées dans les cellules nasales, qui se lient eux-mêmes à d’autres molécules pour produire une réponse immunitaire efficace.

"D’autres études ont montré que les œstrogènes ont des propriétés antivirales contre le VIH, Ebola et les hépatites", indique Sabra Klein, qui a mené cette recherche. "Cette étude est la première à identifier les récepteurs responsables de l’effet antiviral des œstrogènes, ce qui nous met sur la voie d'une compréhension des mécanismes instigateurs de cet effet antiviral."

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La rédaction de TF1info

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