L'étude santé du jour : un test sanguin pour détecter Alzheimer précocement

Publié le 10 mars 2014 à 11h38
L'étude santé du jour : un test sanguin pour détecter Alzheimer précocement

MEMOIRE – Des chercheurs américains ont mis au point un test sanguin capable de détecter la maladie d'Alzheimer bien avant l'arrivée des premiers troubles de la mémoire. Selon eux, une carence en lipides serait un autre symptôme annonciateur, jusqu'ici méconnu.

Toujours pas de traitement ni de vaccin préventif, mais la recherche continue d'avancer à grand pas sur la maladie d'Alzheimer. En août 2013, des chercheurs allemands publiaient une étude dans laquelle ils montraient qu'on pouvait détecter cette maladie dégénérative avant les premiers symptômes par une simple prise de sang. Cette fois, des chercheurs américains vont encore plus loin : dans une étude publiée le 9 mars dans la revue scientifique Nature , ils révèlent comment ils ont mis au point un test sanguin qui permet de savoir avec une précision atteignant les 90 % si une personne en bonne santé est susceptible de contracter ou non un Alzheimer dans les trois ans à venir.

Une petite révolution, car les techniques existantes aujourd'hui sont non seulement coûteuses mais intrusives (IRM ou ponction lombaire). La grande différence entre les deux méthodes de tests, c'est que les scientifiques des universités américaines de Georgetown (Washington, D.C) et Rochester (New York) ont étudié les lipides présents dans le sang du groupe testé, alors que les Allemands se concentraient sur l'étude de l'ADN, plus complexe. Parmi l'échantillon américain composé de personnes en bonne santé et âgée de plus de 70 ans, 28 ont fini par contracter la maladie 5 ans plus tard.

Une carence en lipides

Ces 28 patients avaient tous un point en commun : ils avaient dix lipides (corps gras) à des niveaux plus bas que le reste du groupe. Plus éloquent encore, des analyses comparatives avec des patients confirmés ont révélé la même carence en lipides. Une constatation inédite qui leur permet de faire leur hypothèse : un Alzheimer pourrait se manifester de différentes manières, bien avant les premiers symptômes classiques que sont les pertes de mémoire et les états de confusion.

Prochaine étape : testé un groupe de volontaires âgés de 40 à 50 ans afin d'affiner cette recherche. Surtout, cela permettrait de mettre en place un traitement préventif (un mix de médicaments et d'approche relationnelle) le plus tôt possible. Lors de la troisième université d'été d'Alzheimer , en septembre, les spécialistes avaient d'ailleurs rappelé l'importance d'un diagnostic précoce pour mieux soigner cette pathologie. En France, près de 860.000 personnes en souffrent. Chiffre qui pourrait s'élever à 2 millions dès 2020, selon les estimations de l'Inserm .


La rédaction de TF1info

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