Touchant environ une personne pour 1000 habitants, la maladie de Parkinson est la 2e maladie neurodégénérative après Alzheimer. Des médicaments existent pour réduire les symptômes chez les patients, mais les chercheurs sont toujours à la recherche d'un véritable traitement visant à limiter l'évolution de ce fléau de santé publique. Une équipe de chercheurs lillois vient d'annoncer qu'un traitement expérimental élaboré depuis des années a donné des premiers résultats très prometteurs.
Le traitement en question, destiné à une quarantaine
de patients
consiste à réduire la quantité de fer dans leur cerveau. La maladie de Parkinson est une affection qui se manifeste par la destruction d'un type de neurones : les neurones producteurs de dopamine, une molécule indispensable au contrôle des mouvements du corps. Lorsque la production de la dopamine est diminuée, les cellules nerveuses communiquent mal. Un mécanisme sur lequel il est toujours impossible d'agir.
Un effet neuroprotecteur
Les chercheurs lillois avaient retenu dès 2008 l'hypothèse d'un lien de cause à effet entre le taux excessif de fer et des maladies neurodégénératives comme le Parkinson : la mort des neurones dans ces maladies s’explique en partie par un excès local de fer. Partant de ce constat, l’équipe de recherche a dû trouver la bonne molécule pour réduire le taux de fer, en l'occurrence la défériprone, déjà connue. Il a fallu également trouver le bon dosage sans pour autant interférer avec le fer nécessaire aux autres fonctions de l’organisme.
Après cinq années de recherches, ils ont finalement démontré que le traitement a permis de ralentir la mort neuronale, ce qui s'est traduit par "un ralentissement significatif de la progression du handicap", écrivent les chercheurs. "Il a produit un effet sur les signes moteurs habituels (tremblements, rigidités, akinésie) de la maladie de Parkinson, ainsi qu'un effet neuroprotecteur". En résumé, il s'agit d'une étude très prometteuse et très bien tolérée jusqu'à deux ans, sans produire d'anémie", explique le docteur Caroline Moreau, neurologue.
Mais cette thérapie est encore loin d'être validée, puisqu'elle doit aller au-delà des 40 patients auxquels elle a été appliquée. Le stade suivant sera donc de déployer le projet à l’international (étude de phase 3) pour vérifier son efficacité et son innocuité. Si les résultats sont confirmés, ce traitement deviendrait ainsi le premier puissant traitement neuroprotecteur au monde. Il apporterait aux thérapies cellulaires et géniques en cours de développement une plus grande efficacité pour ralentir la progression de la maladie.
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