MEDICAMENT - Le laboratoire Merck, fabricant du médicament pris par les malades de la thyroïde, a annoncé qu'il ne prolongerait pas au-delà de 2018 l'importation en France de l'ancienne formule du médicament, alors que la nouvelle est accusée d'être sujette à de nombreux effets secondaires.
Voilà qui ne devrait pas satisfaire bon nombre de patients souffrant de la thyroïde. Le laboratoire allemand Merck Serono a affirmé, jeudi 14 décembre, qu'il ne prévoyait pas de distribuer l'ancienne formule du Levothyrox au-delà de 2018, alors qu'elle doit être progressivement remplacée dans l'ensemble des pays européens au cours de l'année.
"Nous n'allons pas éternellement réimporter" en France, a prévenu Thierry Hulot, le patron des activités biopharmaceutiques de Merck Serono en France, précisant qu'une nouvelle importation était prévue très prochainement pour que le pays puisse tenir jusqu'à mars.
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Effets secondaires et passages au tribunal
Le médicament destiné à lutter contre les troubles de la thyroïde est au coeur de la controverse depuis que la nouvelle formule livrée par le laboratoire a été mise au pilori cet été pour de nombreux effets secondaires indésirables pointés par les patients : fatigue, insomnie, troubles musculaires et articulaires, perte de cheveux... A tel point que, devant la polémique et face à la multiplication des plaintes de malades (14 morts suspectes ont été étudiées par l'agence du médicament) le gouvernement avait demandé à ce que l'ancienne formule, l'Euthyrox, soit de retour sur le marché.
Le laboratoire s'était exécuté début septembre, mais les stocks de l'ancienne formule avait été rapidement épuisés. En novembre, le TGI de Toulouse avait condamné le laboratoire Merck à fournir "sans délai le produit ancienne formule" après le recours de 25 patients. Une décision appelée à être renouvelée en 2019 ?