Mort de Naomi Musenga : Agnès Buzyn dénonce un "comportement indigne" et une "faute grave"

Publié le 9 mai 2018 à 16h35, mis à jour le 9 mai 2018 à 18h57
Mort de Naomi Musenga : Agnès Buzyn dénonce un "comportement indigne" et une "faute grave"

SCANDALE - Après l’annonce de l’ouverture d’une enquête administrative quant aux circonstances de la mort de Naomi Musenga à Strasbourg en décembre dernier, non prise en charge alors qu'elle avait appelé le Samu, la ministre de la Santé a réagi au micro de LCI, chargeant lourdement l'opératrice qui n'a pas pris au sérieux l'appel de la jeune femme.

Les réactions se succèdent après la révélation de la mort de la jeune Naomi, 22 ans, à Strasbourg. Le 9 mai sur LCI, Agnès Buzyn ne décolérait pas après les révélations successives autour du drame. Elle a dénoncé des "dysfonctionnements à l'échelon individuel, avec la faute grave [de l'opératrice", et un manque de remontée de la part du Samu de Strasbourg." La ministre s'est attardé sur le "ton indigne", la "moquerie" et "le manque d'empathie" durant l'entretien téléphonique, rappelant que la faute résidait aussi dans le fait que l'opératrice, récemment suspendue par le CHU de Strasbourg, "devait passer l'appel à un médecin, ça n'a pas été fait". 

Ensuite, la ministre a également rappelé que "normalement, cet événement grave qui aboutit possiblement au décès de quelqu'un doit être remontées auprès de l'Agence régionale de santé. A ma connaissance, ces procédures-là n'ont pas été respectées. J'attends donc les résultats de l'enquête". Agnès Buzyn a toutefois rappelé que le Samu dans son ensemble, "fonctionne dans l'immense majorité des cas très bien [...] C'est un comportement indigne individuel. On ne peut pas mettre tous les Samu à ce niveau."

Mardi 8 mai, elle avait déjà réagi sur son compte, se disant "profondément indignée" et annonçant l'ouverture d'une enquête de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales). 

Dans ce message, elle s’engageait aussi à fournir toutes les informations possibles à la famille. Le 3 mai dernier, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) avaient à leur tour diligenté une enquête administration pour faire la lumière sur ce qui s’est passé le 29 décembre dernier. Naomi Musenga, 22 ans, avait été moquée au téléphone par deux opératrices des secours avant de décéder peu après, comme l’a dévoilé le magazine alsacien Hebd’i. Souffrant de fortes douleurs au ventre, la jeune femme était seule quand elle avait composé le "15" pour appeler à l'aide. Elle avait obtenu pour unique réponse de l'opératrice des pompiers, qui prenant en charge son appel avec dédain, lui avait recommandé d'appeler SOS Médecins.

Au bout de cinq heures, elle était parvenue à joindre les urgences médicales qui avaient finalement déclenché l'intervention du Samu. Emmenée à l'hôpital, elle était victime d'un infarctus puis transférée en réanimation avant de décéder à 17h30.

Contactée par LCI ce mardi, la famille de la jeune femme, qui a écrit au procureur de la République de Strasbourg, a obtenu auprès des Hôpitaux l'enregistrement de son appel téléphonique au SAMU. Elle ne sait toujours pas pourquoi Naomi est morte, elle qui venait de devenir maman.

Patrick Pelloux, médecin et président des urgentistes de France, a annoncé dans une interview accordée au journal Le Parisien, avoir saisi la ministre afin de lancer une réflexion globale sur les services urgentistes. Les urgentistes veulent trouver des solutions aux problèmes de régulation médicale afin qu'un tel drame ne se reproduise pas". Mais aussi faire en sorte que "la prise en charge des appels relevant tant de la santé (Samu) que des secours (Pompiers) doit être moderne et traitée de façon rigoureuse par les professionnels dont c'est le métier."

Agnès Buzyn a accédé à cette demande : elle recevra les médecins urgentistes la semaine prochaine.


La rédaction de TF1info

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