Mutation du virus : ce que l'on sait des clusters "à risque" identifiés en France

Publié le 8 janvier 2021 à 10h50, mis à jour le 8 janvier 2021 à 11h04

Source : TF1 Info

MUTATION - Plus de 20 cas de variants du coronavirus ont été détectés en France, a indiqué jeudi la Direction générale de la Santé. Deux clusters jugés "à risque", en Bretagne et en Île-de-France, ont été confirmés. Mais dans le cas du premier, l'analyse de la première contamination ne correspond pas au "variant britannique", a annoncé l'ARS vendredi.

Les cas de variants se suivent... et ne se ressemblent pas. Alors que la DGS avait annoncé jeudi avoir détecté deux clusters du variant britannique du virus, en Ile-de-France et près de Rennes, les analyses rendues publiques par l'Agence régionale de santé de Bretagne vendredi viennent nuancer le diagnostic. En effet, la première contamination du cluster breton, celle d'une professionnelle de santé, ne correspondrait pas en réalité au variant britannique. 

L’ARS Bretagne "a été destinataire des résultats du séquençage transmis hier soir par le centre national de recherche de l’Institut Pasteur (...) Ces résultats indiquent formellement que cette souche ne correspond pas au variant britannique 'VOC 202012/1'", précise l'institution. 

Neuf personnes au total au sein de l’unité de soins longue durée du Pôle gériatrique rennais de Chantepie (Ille-et-Vilaine) présentent une forme variante du virus. "Concernant les sept résidents et l’autre professionnel qui présentaient également une forme variante du virus, les résultats du séquençage sont attendus d’ici le début de la semaine prochaine", précise l'ARS.

Des souches "davantage contagieuses"

L'autre cluster se situe en Île-de-France, précisément à Bagneux. Le variant britannique y a été détecté "chez une personne travaillant dans deux établissements scolaires" de cette ville des Hauts-de-Seine. "Aucune notion de voyage ou de contact avec un cas ayant voyagé" n’a été retrouvée lors de l’enquête épidémiologique, même si "les autorités sanitaires vont approfondir les investigations." 

D’autres cas de Covid-19 ont été détectés parmi le personnel de ces établissements, mais l’infection par la variant n’est, pour l’heure, pas établie. Les capacités de dépistage au sein de cette commune sont désormais renforcées.

Par ailleurs, "trois cas de contamination par la variante '501.V2'", celle sud-africaine, "ont été confirmés par le Centre national de référence des infections respiratoires" en France, avait indiqué la Direction générale de la santé.

Ces nouvelles souches du virus, dont le Premier ministre Jean Castex a assuré ce jeudi qu’elles "semblent être encore peu répandues dans notre pays", inquiètent les autorités. "Selon les connaissances scientifiques préliminaires dont nous disposons, elles pourraient être davantage contagieuses", a-t-il indiqué au cours d'une conférence de presse.

Véran promet une "surveillance accrue"

Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a précisé les connaissances scientifiques sur le sujet. Le variant anglais "est considéré plus contagieux de l'ordre de 40 à 70%", a-t-il indiqué. "En deux mois, il est devenu le variant majoritaire au Royaume-Uni. Parce qu’il est plus contagieux, il est responsable d'une aggravation importante de l'épidémie en Angleterre, qui a décidé d’un nouveau confinement. Il donnerait le même type de symptômes, sans davantage de cas graves."

Par ailleurs, cette variante "serait plus contagieuse chez les enfants, d’après certaines études préliminaires, mais ne serait pas plus grave", veut rassurer le ministre de la Santé. "Nous voulons éviter, à tout prix, la diffusion de ce variant en France." Olivier Véran s’attend par ailleurs "clairement à identifier davantage de cas" de cette souche dans le pays au cours des prochaines semaines.

Pour y faire face, le ministre de la Santé indique que "tous les tests douteux" réalisés ce jeudi et demain "seront analysés pour du séquençage génétique". Une "surveillance accrue" sera également "organisée dans les écoles". Enfin, "toute personne venant de Grande-Bretagne ou d'Afrique du Sud doit présenter un test PCR négatif datant de moins de 72 heures avant de venir en France".


Idèr NABILI

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