Nucléaire : l'hôpital de la Timone à Marseille ne contrôle pas ses radiations

Publié le 9 décembre 2015 à 15h53
Nucléaire : l'hôpital de la Timone à Marseille ne contrôle pas ses radiations

SECURITE - L'autorité de sûreté nucléaire a épinglé l'établissement marseillais après avoir découvert de graves manquements du personnel hospitalier en matière de radiologie.

Malaise à l'hôpital de la Timone à Marseille. L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en garde l'hôpital à la suite d'un contrôle qui a révélé de profondes défaillances dans le domaine radiologique.

En effet, lors d'un bilan effectué dans le grand hôpital phocéen, les contrôleurs de l'ASN ont ainsi constaté de graves irrégularités notamment dans la formation et la protection des soignants qui manipulent les rayons ionisants.

"Situation très insatisfaisante"

Déficit de formation des personnels, non-respect des règles de sécurité élémentaires, le rapport de l'autorité semble accablant. Contactée par metronews Laurent Deproit, chef de la division marseillaise de l'ASN enfonce le clou. "Dans le domaine de l'imagerie interventionnelle en bloc opératoire (la radiologie pour faire simple) sur tout le territoire, nous constatons beaucoup de lacunes mais en ce qui concerne la Timone on est vraiment dans le bas du classement. La situation peut être qualifiée de très insatisfaisante." D’autant plus que l'ASM avait déjà prévenu l'hôpital, en 2008, 2012 et 2013, d'autres services et d 'autres blocs avaient été épinglés pour ces lacunes. Et là où le bât blesse c'est que les lieux contrôlés en 2015, sont relativement neufs. Ils ont été livrés au printemps 2013 et ont été mis en service en novembre 2013 soit après les contrôles !

À LIRE AUSSI >> Les cancers dus à une irradiation porteraient une signature

L'établissement hospitalier de son côté ne nie pas les allégations du rapport et fait même amende honorable. Contactée par l'AFP, la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (APHM) a souligné qu'il "n'y a pas de défaut de protection vis-à-vis des patients". "On ne se met pas en danger quand on va se faire soigner à la Timone", a assuré Walid Ben Brahim, directeur de cabinet de la directrice de l'APHM.

Des taux d'exposition très bas

Pour tenter d'y voir plus clair, metronews a interrogé la Fédération nationale des médecins radiologues , indépendante des deux parties citées plus haut. Le docteur Museux en charge de radioprotection à la fédération nous explique. "L'ASN a voulu mettre un coup d'accélérateur dans le domaine de la radioprotection dans les blocs opératoires. En effet, il y a un vrai problème de formation des personnels en la matière. Déjà en 2011 un audit avait mis en lumière que seuls 7 % des chirurgiens avaient eu accès à la formation adéquate. Mais nous parlons de médecins très en pointe qui ne feraient jamais courir de risques à leurs patients. Les choses sont en train d'évoluer dans le bon sens il convient ainsi de ne pas s'alarmer car nous parlons pour la plupart du temps de seuils d'exposition très bas."

L'AP-HM promet une campagne de sensibilisation sur l'utilisation des équipements et des dosimètres et une "mise à niveau" de toutes les salles de la Timone pour répondre aux nouvelles normes d'ici au 1er janvier 2017. 

À LIRE AUSSI
>> Un bébé disparaît de l'hôpital de la Timone
>> Elle apaise les malades de la Timone


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info