Origines du Covid-19 : une responsable du labo de Wuhan rejette à nouveau les accusations

Publié le 15 juin 2021 à 7h58

Source : TF1 Info

TÉNACITÉ - Alors que la piste d'une fuite survenue dans un laboratoire de Wuhan se fait de plus en plus plausible, une virologue chinoise, responsable de cette structure, dément une nouvelle fois cette théorie dans les colonnes du New York Times.

Le laboratoire tient à sa version. Dans un entretien paru lundi dans le New York Times, une virologue chinoise, directrice d'un des laboratoires de l'Institut de virologie de Wuhan, a de nouveau démenti la théorie selon laquelle le virus à l'origine du Covid-19 aurait pu s'échapper de son institution.

Longtemps balayée d'un revers de main par la plupart des experts, la théorie d'un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines dans le débat américain. Et les appels en faveur d'investigations plus approfondies se multiplient au sein de la communauté scientifique. En mai, le président américain Joe Biden avait appelé les services de renseignement américains à "redoubler d'efforts" pour expliquer les origines du Covid-19, déplorant le manque de coopération et de transparence de Pékin.

Aucune souche de Covid-19 à déclarer

"Comment diable puis-je apporter des preuves de quelque chose dont il n'y a aucune preuve ?", a d'abord lâché la chercheuse de 57 ans, souhaitant ensuite poursuivre par e-mail. Selon le New York Times, Dr Shi a ensuite démenti les informations, publiées dans la presse américaine, selon lesquelles trois chercheurs de l'institut de Wuhan auraient été hospitalisés en novembre 2019, présentant des symptômes compatibles avec le Covid-19, mais aussi avec ceux d'une "infection saisonnière". La scientifique est catégorique : son laboratoire, qui a collecté au fil des ans plus de 10.000 échantillons de chauves-souris dans toute la Chine, n'a jamais eu en sa possession une souche du nouveau coronavirus avant la pandémie.

Shi Zhengli a également rejeté les accusations de manipulations génétiques dangereuses, notamment relayées aux États-Unis par certains élus républicains. Ces recherches, dites de "gain de fonction" (gain-of-function, en anglais), consistent à modifier délibérément le code génétique d'une molécule, en l'occurrence d'un virus, de façon parfois inoffensive, mais parfois visant à accroître la virulence ou la transmissibilité d'un pathogène afin de mieux le comprendre.

Très controversées, des recherches de ce type ont pourtant eu lieu à l'institut de Wuhan, affirme le New York Times. Le journal renvoie à un article publié en 2017 par un groupe de scientifiques du laboratoire de Wuhan, dont Dr Shi, où ils présentent les résultats de recherches au cours desquelles ont été créés de nouveaux coronavirus hybrides de chauve-souris. Le but ? Étudier leur capacité à infecter et à se répliquer dans les cellules humaines. Au moins un était presque transmissible à l'homme, affirme le New York Times. Shi Zhengli assure cependant n'avoir jamais conduit d'expériences de gain de fonction "visant à accroître la virulence de virus".

Malgré la surveillance internationale dont elle fait maintenant preuve, Shi Zhengli ne semble pas faire l'objet d'un quelconque soupçon de la part de son pays. Selon le New York Times, la scientifique semble avoir pu poursuivre ses recherches et donner des conférences en Chine. "Je suis sûre que je n'ai rien fait de mal", a-t-elle écrit. "Alors je n'ai rien à craindre."


La rédaction de TF1info

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