Assistants médicaux, hôpitaux, tarification... Les mesures phares du plan santé d'Emmanuel Macron

Publié le 18 septembre 2018 à 14h22, mis à jour le 18 septembre 2018 à 16h50
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Source : Sujet JT LCI

EN BREF - Le chef de l'Etat a précisé ce mardi sa stratégie de transformation du système de santé pour laquelle il a décidé de débloquer 400 millions d'euros supplémentaires en 2019. Assistants médicaux, suppression du numerus clausus, médecins salariés volontaires... Retrouvez ses principales annonces.

Urgences "engorgées", psychiatrie "en crise", étudiants en médecine "qui souffrent"... Après les diagnostics alarmants posés ces derniers mois, Emmanuel Macron a présenté mardi une réforme censée renforcer l'offre de soins "pour les cinquante années à venir" avec un investissement de 3,4 milliards d'euros d'ici 2022. Baptisé "Ma santé 2022", le plan de l’exécutif pour réformer le système de santé français, comporte une cinquantaine de mesures. Zoom sur les plus emblématiques.

Création du métier d'assistant médical

Assistant médical : c'est un nouveau métier qui va voir le jour. Objectif ? Faire gagner du "temps médical" aux praticiens libéraux, qui en contrepartie devront, entre autres, s'engager à exercer en groupe. 4000 postes seront ainsi créés d'ici 2022  pour un coût - charges comprises - de 40.000 à 50.000 euros par an et par assistant. Ce dernier sera chargé de seconder les médecins en effectuant notamment des tâches administratives ou encore des actes simples comme une prise de tension ou de température - une demande formulée de longue date par les professionnels. Leur profil - infirmier, aide-soignant ou assistant administratif - reste encore à définir. 

Des consultations jusqu'à 20 heures

Pour soulager les hôpitaux, "les urgences non vitales doivent pouvoir être prises en charge en ville par les professionnels organisés dans leurs communautés professionnelles, en lien avec leur hôpital de proximité", a rappelé le président. Pour prétendre aux aides dédiées à ces communautés (comme les assistants médicaux), les médecins "devront s'organiser collectivement pour assurer une permanence de soins non programmés de jour, tous les jours jusqu'à 20 heures". 

Réduction de la tarification à l'activité

En revoyant le financement des hôpitaux, le gouvernement entend faire en sorte que la tarification à l'activité (T2A) ne constitue désormais pas plus "de 50% des modes de financement" et que la partie du financement dédié à la qualité et au parcours du soin prenne une place prépondérante. Mise en place en 2004 dans le cadre du plan "Hôpital 2007", cette méthode de financement rémunère les établissements en fonction de l'activité médicale qu'ils effectuent et constitue quelque 63% des ressources des hôpitaux publics. Or, ses dérives entraînent une inflation du nombre d'actes dans les hôpitaux. 

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Classification des hôpitaux

"Chaque hôpital devra se concentrer sur les soins sur lesquels il est le plus pertinent", a souligné Emmanuel Macron, sans écarter la fermeture de certains services et leur réutilisation pour d'autres usages. Une classification en trois niveaux s'appliquera désormais : les hôpitaux chargés du soin de proximité (médecine générale, gériatrie, soins de suite), ceux chargés des soins spécialisés comme la chirurgie ou les services de maternité, et enfin les soins ultra-spécialisés dans des plateaux techniques de pointe. "Certaines activités devront fermer à certains endroits quand certains plateaux techniques, sous-utilisés, deviennent dangereux".

Suppression du "numerus clausus"

Depuis 1971, le "numerus clausus" fixe chaque année le nombre de places disponibles en seconde année d'études de médecine - un système de quotas qualifié de "gâchis" par la ministre de la Santé Agnès Buzyn et d'"inefficace et injuste" par Emmanuel Macron pendant la campagne. Sa suppression entrera en vigueur au plus tard à la rentrée scolaire 2020.

Déploiement de médecins salariés volontaires

Quelque 400 médecins salariés, recrutés sur la base du volontariat, vont être envoyés dès 2019 dans les territoires les plus défavorisés en terme d'accès aux soins. Si l'exécutif privilégie dans un premier temps l'option du volontariat - et non de la contrainte -, il n'exclut pas d'ici deux ou trois ans de prendre des mesures coercitives si les professionnels ne font pas preuve de responsabilité.

Généralisation du dossier médical partagé

Le dossier médical partagé (DMP), déjà expérimenté dans neuf territoires et attendu depuis plus de dix ans, sera généralisé à partir de novembre. Cette mesure s'inscrit dans le cadre du "virage numérique" souhaité par le gouvernement.


La rédaction de TF1info

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