Près de 90% des personnes garderaient des anticorps six mois après leur infection au coronavirus

Publié le 3 février 2021 à 16h19
Un professeur effectue un test de dépistage au coronavirus dans un lycée de Saint-Denis.
Un professeur effectue un test de dépistage au coronavirus dans un lycée de Saint-Denis. - Source : THOMAS SAMSON / AFP

DÉCRYPTAGE - Selon les résultats d'une étude anglaise publiée mercredi 3 février, les anticorps développés à la suite d'une infection au coronavirus dureraient au moins six mois.

"Les derniers résultats fournissent une confirmation utile du maintien des anticorps anti-SRAS-CoV-2 pendant six mois". Après plusieurs mois d'analyse, une étude anglaise s'appuyant sur l'importante base de données de l'UK Biobank a rendu publiques ses conclusions ce mardi. Celles-ci permettent d'y voir plus clair sur la durée d'immunité au coronavirus. Dans 99% des cas, l'organisme des personnes infectées conserve des anticorps trois mois après leur contamination. Six mois après la contraction du virus, le chiffre reste très élevé (88%).

"Bien que nous ne puissions pas être certains du lien entre les anticorps et l'immunité, les résultats suggèrent que les personnes peuvent être protégées contre une infection ultérieure pendant au moins 6 mois après une infection naturelle et, potentiellement, une vaccination", explique la professeure Naomi Allen, scientifique en chef de l'UK Biobank, qui souligne qu'un "suivi plus prolongé permettra de déterminer combien de temps cette protection est susceptible de durer".

20 000 volontaires, 1699 personnes infectées

La UK Biobank est une base de données (échantillons de sang, d'urine et de salive, scintigraphies cardiaques et cérébrales ...) créée à partir des informations d'un demi-million de personnes volontaires pour aider à la recherche médicale mondiale. Chaque mois entre le 27 mai et le 4 décembre 2020, un peu moins de 200.00 volontaires y ont chacun donné un échantillon de sang. 1.699 d'entre eux présentaient des anticorps, suggérant une infection antérieure au Covid-19. À la fin de l'étude, six mois plus tard, 88% avaient encore des anticorps détectables. Il est également possible que tout ou partie des 12% restant aient conservé une certaine protection contre une infection ultérieure, malgré des anticorps tombés en dessous du seuil mesuré par l'étude. 

43% ont perdu le sens du goût et de l'odorat

Les chercheurs britanniques ont également publié des statistiques plus détaillées sur les personnes infectées. Ainsi, 13,5% des adultes de moins de 30 ans ont manifesté des anticorps au coronavirus contre 6,7% des plus de 70 ans. Les populations noires et asiatiques ont été infectées plus régulièrement. De même, parmi les personnes testées positives, 26% avaient une toux et 28% de la fièvre. Une plus grande proportion d'entre eux, 43%, ont déclaré avoir perdu le sens du goût ou de l'odorat. À noter que 40% des personnes ont eu d'autres symptômes et environ 20% n'en n'ont présenté aucun.

Ces résultats font écho aux conclusions d'études publiées au début du mois comme celle de l'institut américain d'immunologie La Jolla, qui tablait sur une immunité au coronavirus d'au moins huit mois, ou celle publiée dans la revue Nature qui estimait déjà que la durée de vie des anticorps était d'au moins 6 mois. 


Maxence GEVIN

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