Qu’est-ce que le diméthylfumarate, une substance contenue dans les chaussures qui ont brûlé les pieds de son acquéreuse ?

par Julie BERNICHAN
Publié le 31 juillet 2017 à 20h11
Qu’est-ce que le diméthylfumarate, une substance contenue dans les chaussures qui ont brûlé les pieds de son acquéreuse ?
Source : Thinkstock

ATTENTION DANGER – Après avoir acheté et porté une journée une nouvelle paire de sandales, Katya a souffert de graves brûlures aux pieds et mis 10 jours pour remarcher normalement, rapporte Le Parisien. En cause, une substance anti-moisissure pourtant interdite en Europe.

Ravie de son nouvel achat, Katya, la soixantaine, comptait bien rentabiliser ses nouvelles chaussures payées 75 euros dans un magasin de Béthune, le samedi 10 juin. Raté. "Au bout de quelques heures, je sentais bien que j'avais les pieds chauds mais je cavale beaucoup, explique-t-elle à nos confrères du Parisien. C'est la nuit que ça a gonflé et la sensation de brûlure est devenue insupportable. Des cloques sont apparues, je ne pouvais plus poser les pieds à terre."

Le diméthylfumarate, suspecté de brulûres

Le lundi, la Pas-de-Calaisienne consulte un médecin et le verdict tombe : il s’agit d’une brûlure chimique. Katya bénéficiera de sept jours d’incapacité de totale de travail et aura besoin de dix jours avant de se déplacer à nouveau sur les talons. Mais la soixantenaire n'est pas seule : les témoignages de brûlures liées à des chaussures neuves se sont aussi multipliés dans le Nord ces dernières semaines, relève le Courrier Picard.

L’allergologue qui suit Katya suspecte les blessures de sa patiente d'être dues au diméthylfumarate, un anti-moisissure qui a déjà causé du tort à plusieurs centaines de Français depuis 2006. La substance, interdite à l’échelle européenne depuis 2009, était alors utilisée dans des canapés fabriqués en Chine. Le problème aurait ainsi la même origine, même si les chaussures "ne sont pas chinoises mais turques", souligne Katya. 

Les résultats d'analyse attendus

Après que Katya a contacté la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), une inspectrice a mis sous scellé les chaussures de Katya et a acheté une autre paire de ce modèle en magasin afin de les comparer. En attendant les résultats d'analyse, la sexagénaire envisage d’engager des poursuites judiciaires "pour qu’on arrête de vendre des cochonneries", lâche-t-elle encore au Parisien. Huit autres victimes, dont cinq habitent dans le Nord, se sont signalées à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Pas-de-Calais.

*Les éventuelles victimes sont invitées à joindre la DDPP à ddpp@pas-de-calais.gouv.fr ou au 03.21.21.26.26


Julie BERNICHAN

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