Doctolib ouvre la voie à la téléconsultation en ligne. Le numéro 1 de la prise de rendez-vous médicaux en ligne a annoncé dimanche qu'il commençait à déployer chez les praticiens son outil, lequel devrait permettre de développer fortement une pratique encore confidentielle.
Moyennant 79 euros par mois, les médecins peuvent disposer d'un outil vidéo sécurisé pour dialoguer avec leurs patients, obtenir un télépaiement, et envoyer l'ordonnance par mail. Les patients doivent être équipés de leur côté d'un smartphone, seul terminal permettant d'accéder à la téléconsultation dans le système Doctolib. "Pour l'instant, nous installons ce service plutôt pour les généralistes et plutôt en Ile-de-France, mais nous couvrirons l'ensemble de la France" et les spécialistes "d'ici quelques mois", a indiqué à l'AFP Julien Méraud, le directeur de la stratégie de Doctolib.
Apporter "de la souplesse" au médecin
Avec 70.000 professionnels de santé utilisant son service de prise de rendez-vous en ligne, Doctolib, qui a racheté mi-2018 son principal concurrent MonDocteur, représente une force de frappe majeure. Réservée jusqu'à récemment à des niches particulières - les expatriés par exemple - la téléconsultation est appelée selon certains à se développer très rapidement après l'ouverture au remboursement par la Sécurité sociale de ces téléconsultations, sous certaines conditions.
Selon Julien Méraud, l'application déjà utilisée par une centaine de médecins a suscité des retours très positifs, tant des praticiens que des patients. La téléconsultation apporte "de la souplesse" au médecin notamment en permettant des consultations depuis son propre domicile, a expliqué le dirigeant. Elle lui permet également de se faire rémunérer pour certaines activités de suivi des patients qu'il fait aujourd'hui par téléphone.
Un bilan en mars par la CNAM
Doctolib n'est pas le seul à prendre pied sur marché de la consultation en ligne. De nombreux acteurs ont commencé à s'implanter, comme Docavenue, filiale de télémédecine du groupe de logiciels médicaux Cegedim. "Nous avons quelques centaines de médecins qui utilisent déjà notre solution", a déclaré à l'AFP son patron, Arnault Billy. "Je suis très satisfait de ce démarrage", car l'outil intéresse tous les médecins, pas seulement les férus de nouvelles technologies, indique-t-il. Certains médecins envisagent d'utiliser la téléconsultation dans le cadre d'une pré-retraite, en réduisant leur temps de travail en cabinet, selon lui.
La Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) a prévu de faire en mars un premier bilan chiffré à six mois du nombre de téléconsultations facturées à l'assurance maladie. Dans ses prévisions budgétaires 2018, le gouvernement avait tablé sur 500.000 actes de téléconsultation en 2019, 1 million en 2020 puis 1,3 million en 2021. Le remboursement de la téléconsultation n'est possible que lorsque le praticien connaît déjà personnellement son patient. Mais il peut être dérogé à ce principe si le patient n'a pas de médecin traitant, ou si son médecin traitant n'est pas disponible.
L'engouement de nouveaux acteurs pour la télémédecine est surveillé de près par l'Ordre des médecins, qui s'était dit en octobre soucieux de combattre "toute tentative d'ubérisation" de la santé.
La rédaction de LCI
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