Santé : on a trouvé ce qui fait grossir les fumeurs quand ils essaient d'arrêter

TABAC – Prendre du poids lors du sevrage est une des grandes appréhensions des fumeurs. Et ils ont raison, ce phénomène est loin d’être un mythe : le tabac agit directement sur l’hormone de la faim.
Vous souhaitez arrêter de fumer mais redoutez de prendre quelques kilos au passage ? C’est en effet une possibilité, même si ce n’est pas systématique. Pour améliorer le suivi des patients qui souhaitent se sevrer, les chercheurs de l’université d’Athènes ont décrypté ce phénomène.
Si jusqu’à présent on connaissait l’association entre la prise de poids et le tabac, les mécanismes en cause demeuraient mal connus. Dans une petite étude présentée lors du Congrès 2016 de l’European Respiratory Society et relayée par EurekAlert (en anglais), les scientifiques grecs ont démontré que le tabac agissait directement sur les niveaux de la ghréline, aussi surnommée "hormone de la faim".
Une étude grandeur nature
Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont examiné les données de 14 hommes en bonne santé. Ils ont comparé l’effet du tabagisme et de l’abstinence sur leur alimentation, en prenant en compte le sentiment de satiété. Pour cela, ils ont mené deux expériences. Dans la première, "C-cig", les cobayes ont pu fumer comme ils voulaient après avoir passé la nuit à jeun. Dans la seconde, "S-Sham", ils devaient tenir la cigarette mais sans l’allumer. Ensuite, tous les volontaires ont pu se nourrir à leur guise de friandises.
En parallèle, les chercheurs ont réalisé des prélèvements sanguins afin de mesurer les niveaux des hormones de la ghréline, de l’obéstatine, de la GLP-1, la CCK et d’insuline.
152 calories en plus pour les abstinents
Résultats : les concentrations de ghréline du groupe S-Sham ont mis plus de temps à descendre que celles du groupe C-cig. Ce même groupe a aussi pris en moyenne 152 calories de plus. En revanche, aucun effet sur les autres hormones n’a été démontré. "Cette petite étude montre que le tabagisme a un effet direct sur l’apport calorique, qui pourrait s’expliquer par des altérations dans les niveaux de ghréline", conclut le Dr Konstantina Zachari qui a participé à l’étude.
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Cependant, des études sur un échantillon plus large doivent confirmer ces premiers résultats. Les chercheurs pensent aussi pouvoir découvrir de nouveaux médiateurs susceptibles d’aider à affiner les stratégies de sevrage. En effet, ma prise en compte du poids, surtout chez les jeunes filles, est une préoccupation à prendre en compte pour les aider dans leurs démarches et prévenir les rechutes.
Pour l’heure, si la peur de grossir vous freine vous pouvez toujours consulter un nutritionniste. Faire le point sur votre régime alimentaire et le modifier si besoin vous fera le plus grand bien, sans mettre votre santé en péril.
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