Selon des chercheurs américains, beaucoup plus d'enfants que ce qu'on pensait meurent d'un cancer foudroyant

Edwy Malonga avec AFP
Publié le 7 mars 2017 à 21h21
Selon des chercheurs américains, beaucoup plus d'enfants que ce qu'on pensait meurent d'un cancer foudroyant

CANCER - Une étude américaine publiée ce lundi dans le Journal of Clinical Oncology s'est penchée sur des cancers foudroyants ayant entraîné la mort un mois après le diagnostic. Triste constat, le taux de décès chez les nourrissons pourrait être quatre fois plus élevé que ce que pensaient les chercheurs jusqu'à présent.

Dans ces cas-là, les jeunes malades n'ont même pas le temps d'entamer un traitement qui pourrait les sauver. Une étude rendue public ce lundi par le Journal of Clinical Oncology aux Etats-Unis révèle que les cancers les plus foudroyants, entraînant un décès dans le mois qui suit le diagnostic, pourrait être quatre fois plus élevé chez les nourrissons que ce que pensaient jusqu'à présent les chercheurs.

"Durant mon internat en pédiatrie, un adolescent s'est présenté, il était atteint d'une leucémie mais le cancer était déjà tellement étendu que plusieurs organes ont cessé de fonctionner et il est mort environ 24 heures après, avant même qu'on puisse commencer un quelconque traitement", a raconté Adam Green, docteur au centre de cancer et de pédiatrie oncologique au Children Hospital du Colorado. Il demeure le principal auteur de ces travaux.

"Je voulais découvrir qui étaient ces enfants, dans l'espoir que nous puissions les repérer plus tôt, quand un traitement a toujours une chance de succès", a-t-il ajouté.

Les chercheurs ont donc effectué leurs travaux en partant d'une vaste base de données américaine (Surveillance, Epidemiology and End Results, SEER), dans laquelle étaient référencés 36.000 cas de cancers pédiatriques entre 1992 et 2011.

Jusqu'à ce jour, la plupart des données qui existent sur les cancers touchant des enfants venaient d'essais cliniques destinés à tester des traitements expérimentaux.

Davantage de morts constatées que dans les essais cliniques

Mais en l'occurrence les chiffres de la base de données SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results Program) ont montré que 6,2% des enfants atteints de leucémie aiguë myéloblastique(cancer qui prend naissance dans les cellules souches du sang) mouraient très rapidement, contre 1,6% dans les essais cliniques. Les scientifiques ont constaté que les morts rapides dues au cancer dans la base de données étaient ainsi deux à trois fois plus nombreuses que ce qui était rapporté dans les essais cliniques.

"La plupart de ce que l'on sait sur les patients morts du cancer vient d'essais cliniques, dont les suivis sont beaucoup plus approfondis que ceux des patients traités en dehors de ces essais", a repris M. Green. "Mais ces enfants que l'on voit dans la base de données ne survivent pas assez longtemps pour être enrôlés dans des essais cliniques". 

De précédentes études avaient montré que les traitements pour les enfants atteints de cancer avaient permis d'améliorer de manière importante le taux de survie cinq ans après le diagnostic. Ainsi, de nos jours plus de 80% des enfants atteints d'un cancer survivent au moins cinq ans.

Dans la base de données du SEER, 555 enfants, soit 1,5% des enfants patients répertoriés, sont morts dans le mois suivant leur diagnostic. La plupart de ces patients morts si rapidement étaient âgés de moins d'un an. "C'est une population qui mérite notre attention", a conclu Adam Green.

Les chiens qui détectent les cancersSource : JT 20h WE
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