Sex-addicts et toxico, même cerveau ?

Publié le 15 juillet 2014 à 13h27
Sex-addicts et toxico, même cerveau ?

SANTÉ – Une étude menée par des chercheurs de l’université de Cambridge pointe des ressemblances frappantes entre l'activité cérébrale des toxicomanes et celle des accros au sexe.

Une première. Si ce n’est la première étude menée sur le sujet. Alors que l'addiction au sexe toucherait environ une personne sur 25. Le cerveau des personnes souffrant d'addiction sexuelle fonctionnerait de la même manière que celui des toxicomanes. Telles sont les conclusions d’une étude menée par des chercheurs du département de psychiatrie de l 'Université de Cambridge , publiée dans la revue Plos One.

Ces derniers ont examiné l'activité du cerveau de 19 hommes souffrant de troubles sexuels compulsifs lorsqu’ils regardent du porno et les ont comparés à celles d’hommes ne souffrant pas de cette addiction. Les "cobayes" ont regardé deux types de vidéos : l'une à caractère pornographique, l'autre à caractère sportif, leur activité cérébrale était alors enregistrée grâce à un IRM.

Shoot de porno/shoot de drogue

Après examen, les chercheurs ont constaté que trois régions étaient particulièrement actives (le striatum ventral, le cortex cingulaire antérieur et l'amygdale). Or, ces trois mêmes régions du cerveau sont aussi particulièrement activées chez les toxicomanes lorsqu'ils prennent des substances. Le shoot de porno aurait donc les mêmes effets sur les sex-addict qu’un shoot de drogues sur les toxicomanes.

"Il existe des différences claires dans l'activité cérébrale entre les patients qui ont un comportement sexuel compulsif et des volontaires sains. Ces différences reflètent celles des toxicomanes", analyse le Dr. Valérie Voon, co-auteur de l'étude. "Cependant, nos résultats ne permettent pas d'affirmer que ces personnes sont addicts au porno, ni même que le porno est addictif" nuance la chercheuse.

Un besoin plus qu’un plaisir

Autre similitude : à la question de savoir si les hommes éprouvaient plus de désir lorsqu'ils visionnaient ces vidéos et s'ils les aimaient, ceux ayant un comportement sexuel compulsif ont déclaré ressentir plus de plaisir sans les aimer de façon particulière. Tout comme les toxicomanes qui ressentent le désir/besoin du produit sans forcément l’aimer.

Les chercheurs ont notamment relevé un impact lié à l’âge des patients. Plus le sujet est jeune, plus l'activité dans le striatum ventral est importante lorsque ces derniers regardent les vidéos. Une zone du cerveau impliquée dans le contrôle de l’impulsivité qui continue de croître après 25 ans. La prise de risque serait ainsi plus importante pour les sujets jeunes. D’où l’importance de la prévention et des cours d’éducation sexuelle peut-être ?


La rédaction de TF1info

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