Les femmes meurent davantage lorsqu'elles sont opérées par un chirurgien masculin, selon une étude

Benoit Leroy
Publié le 5 janvier 2022 à 7h22
Les femmes meurent davantage lorsqu'elles sont opérées par un chirurgien masculin, selon une étude

MÉDECINE - Lorsqu'un homme opère une patiente, cette dernière aurait environ 30% de risques de mourir en plus par rapport à un malade masculin. L'étude a été menée sur plus d'un million d'opérations réalisées au Canada entre 2007 et 2019.

Un sexisme inattendu et aux conséquences gravissimes. Y a-t-il une différence de traitement selon que votre chirurgien soit un homme ou une femme ? Si vous êtes une patiente, la réponse semble être malheureusement positive. C'est ce que démontre une équipe de chercheurs canadiens. 

Dans leur étude, on apprend qu'une femme a 32% de risques supplémentaires - par rapport au sexe opposé - de décéder, quand elle est opérée par un chirurgien masculin. Les patientes sont par ailleurs 15% plus susceptibles que les hommes de souffrir de complications après l'opération.

Pour chacun des actes analysés, trois éléments ont été pris en compte : le sexe du patient, celui du médecin ainsi que les suites observées après le passage au bloc opératoire (décès, hospitalisation plus longue, etc). 

"Des stéréotypes profondément enracinés"

Basée sur l'analyse d'environ 1,3 million d'opérations et près de 3.000 médecins, l'étude a été publiée en décembre dernier, au sein de la revue médicale du Journal of the American Medical Association. Notez que les actes médicaux pris en compte ont tous eu lieu dans la région canadienne de l'Ontario, entre 2007 et 2019. 

À l'inverse, lorsque l'opération est dirigée par une femme, les patients ont "généralement des suites postopératoires meilleures", explique la docteure Angela Jerath, co-auteure de l'étude au Guardian. Pour son auteure, une explication de constat par une différence de formation est hors de propos. 

"Les deux sexes suivent exactement les mêmes processus", explique-t-elle. Cette dernière estime que cela peut s'expliquer par "des préjugés sexistes implicites, attitudes, stéréotypes profondément enracinés"

Cette étude canadienne est la première du genre à mettre en lumière un éventuel sexisme dans les soins chirurgicaux. 


Benoit Leroy

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