Sidaction : vingt ans de recherche au profit des malades

Publié le 4 avril 2014 à 6h47
Sidaction : vingt ans de recherche au profit des malades

SIDA - Créé il y a déjà vingt ans, le Sidaction est devenu incontournable pour sensibiliser sur la lutte contre le VIH. Parmi les fonds récoltés chaque année, une grande partie sert au traitement et à l'aide des malades, dont l'espérance de vie se rapproche maintenant de celle de la population générale.

Le 7 avril 1994, les téléspectateurs découvrent, sur les six chaînes de télévision hertziennes, le premier Sidaction. Vingt ans plus tard, on ne présente plus cet événement qui soutient année après année la lutte contre le sida et sensibilise sur les défis face à l'épidémie, en France et dans le monde. Après chaque manifestation, les fonds sont répartis entre la recherche, les soins, la prévention et l’accompagnement des malades. Sur ce dernier point, l'association a ainsi consacré 3,6 millions d’euros suite à l'édition 2013.

"Sidaction, au cœur d’une incroyable chaîne de solidarité, identifie les besoins, évolutifs, au contact des chercheurs et des patients" explique l'association. En vingt ans, les progrès ont été considérables sur le plan thérapeutique pour les patients. La majorité d'entre eux a accès à des traitements anti-VIH qui leur permettent de vivre presque normalement. Il est bien établi qu’un traitement efficace, qui réduit la charge virale dans le sang, diminue très fortement le risque de transmission.

29 000 personnes contaminées sans le savoir

"Le traitement est plus rapide et plus puissant maintenant, explique à metronews le Pr Jean-Daniel Lelièvre, médecin au Service d'immunologie clinique et maladies infectieuses au CHU Henri Mondor et membre du Vaccine Research Institute (VRI). En 1996, l'introduction des trithérapies, la combinaison de trois médicaments en un, à permis de mieux contrôler la réplication du virus. Les patients ne prennent plus qu'un cachet par jour et les effets indésirables sont beaucoup moins importants".

Par ailleurs, avec ce traitement, les futures mères ont un risque quasiment nul de transmettre le VIH à leur enfant. Mais les défis restent immenses, puisque l’on se contamine et l’on meurt encore du sida en France. En partie parce qu'encore trop de personnes séropositives ne sont pas sous traitement. "Bien que les Français soient les champions européens du dépistage avec plus de 5 millions de tests réalisés chaque année, on estime que 29 000 personnes ignorent être contaminées par le VIH", explique l'association.

"Le dépistage n'est pas encore généralisé"

Actuellement, l'Hexagone compte 150 000 personnes contaminées par le virus et près de 6 500 nouveaux cas sont dépistés chaque année . Une moyenne stable depuis 2008. "Malgré des bons chiffres, on ne peut pas dire que le dépistage est généralisé. La dernière initiative en date pour améliorer sa précocité et sa fréquence est le Test Rapide d'Orientation Diagnostique que l'on peut utiliser chez les médecins et les associations. Il suffit d'une goutte de sang pour un résultat en 30 minutes", ajoute le Pr Jean-Daniel Lelièvre.

Aujourd'hui, les avancées thérapeutiques ont laissé place à d'autres priorités pour les associations. Si la crise touche toute la société, les personnes vivant avec le VIH doivent faire face à une dégradation de leurs conditions de vie et certains sont particulièrement précarisés. Enfin, l'obstacle le plus "compliqué à vivre" selon le Pr Lelièvre reste le regard des autres et les discriminations qui en découlent. "Cette maladie s'est banalisée d'un point de vue médical mais socialement parlant on ne peut toujours pas en parler", conclut-il. Ce message lui, n'a pas changé en vingt ans.


La rédaction de TF1info

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