Sommeil : non, les heures avant minuit ne comptent pas double

Publié le 12 septembre 2014 à 17h36
Sommeil : non, les heures avant minuit ne comptent pas double

SANTE – Les Français dorment en moyenne 7 heures en semaine et 8 heures le week-end, selon l'Institut du sommeil et de la vigilance. Le manque de sommeil, causé notamment par les horaires de travail ou le temps de transport, peut à terme poser des problèmes de santé. Immersion dans le sommeil des Français.

La moitié des Parisiens n'est pas encore couchée à minuit, mais à 7 heures le lendemain, plus de 67% d'entre eux sont déjà au lit, a indiqué cette semaine Jawbone dans une étude sur les porteurs de bracelets connectés de la marque. Une étude intéressante sur les habitudes de sommeil des Parisiens, même si elle est loin d'être représentative de tous les habitants de la capitale puisque euls les porteurs du bracelets ont été passés en revue.

Il se trouve qu'en moyenne, les Français ont plutôt tendance à se coucher autour de 23 heures dans la semaine, ou plus précisément les veilles de jours de travail. C'est ce qui ressort des enquêtes annuelles réalisées par l'Institut du sommeil et de la vigilance (INSV). Les nuits des Français en semaine sont logiquement plus courtes que celles du week end : 6h55 contre 8h02, en moyenne. "Un tiers de Français dort même moins de 6 heures par nuit en semaine à cause de ses horaires de travail ou de transports et s'en plaint", observe le Dr Joëlle Adrien, directrice de recherche sur le sommeil à l'Inserm et auteure de "Mieux dormir et vaincre l'insomnie" (Larousse). "On note que ces personnes rattrappent cette dette de sommeil le week-end, en dormant plus que 8 heures".

1h30 de sommeil en moins

Depuis 30 ans, la France comme les pays développés ont perdu 1h30 de sommeil par nuit. "On pense que c'est à cause du travail", analyse Joëlle Adrien. "Dans notre monde connecté, nous sommes toujours joignable et prêts à répondre à une sollicitation via le téléphone, l'ordinateur, la tablette... Nous pouvons communiquer à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et il n'y a plus vraiment d'horloge pour nous dire qu'il est l'heure de dormir, contrairement à nos aïeux qui se couchaient et se levaient plutôt en fonction du soleil car leur travail dépendait de la lumière du jour". Lorsque nous sommes trop sollicités, "le sommeil est toujours pénalisé et cela joue sur la santé", explique Joëlle Adrien. Le manque de sommeil nous rend plus vulnérables et affaiblit nos défenses immunitaires et notre métabolisme (digestion difficile), et engendre des troubles cardiovasculaires. "Un métabolisme moins actif, cela favorise notamment l'obésité", explique le médecin.

Enfin, il faut oublier le dicton affirmant que les heures de sommeil avant minuit comptent double. "C'était vrai à l'heure du dicton car les gens, souvent paysans, vivaient à l'heure du soleil et se couchaient tôt," explique Joëlle Adrien. "En réalité, ce sont les trois ou quatre premières heures les plus importantes car il s'agit du sommeil le plus récupérateur." Cela signifie que les personnes travaillant en horaires décalées peuvent aussi bien dormir que les autres. Le sommeil doit simplement être décalé de manière régulière". Bien sûr, chacun est différent et si les "longs dormeurs" ont besoin de neuf heures ou plus, les "courts dormeurs" se contentent de moins de 6 heures de sommeil. Un Australien détient même le record du plus court sommeil : 3h45 par nuit lui suffisent.


La rédaction de TF1info

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