Surveillance de la grippe : le réseau des Grog jette l'éponge

Publié le 17 septembre 2014 à 14h36
Surveillance de la grippe : le réseau des Grog jette l'éponge

SANTE – Le réseau des groupes régionaux de médecins, pharmaciens et virologues chargés depuis 30 ans de surveiller la grippe en France (Grog) met fin à sa lutte contre le virus. L'association, en désaccord avec le projet choisi par les autorités sanitaires, cesse le travail qu'elle fournissait jusqu'ici pour surveiller l'évolution de la grippe dans chaque région.

La grippe n'est pas encore arrivée mais les organes de surveillance ont déjà pris un coup de froid. Le réseau des Grog (groupes régionaux d'observation de la grippe) a annoncé qu'il mettait un terme à sa surveillance épidémiologique de la grippe, après 30 ans d'existence. En cause, des négociations avec l'Institut de veille sanitaire (InVS) que le réseau n'a pas jugé satisfaisantes. L'InVS avait entrepris de rassembler les deux réseaux de surveillance de la grippe, en regroupant les moyens humains et financiers.

Il y avait d'une part le réseau des Grog, constitué de médecins généralistes, pédiatres, pharmaciens et virologues dans toute la France ; et d'autre part le réseau Sentinelles, animé par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Université Pierre et Marie Curie. L'InSV a porté son choix sur le projet mené par ce dernier réseau, que les membres des Grog ont repoussé "à une large majorité, n'y trouvant ni des bases administratives justes et saines ni les valeurs" nécessaires, selon le réseau. Cette décision entraîne l'arrêt de financement apporté par l'InVS aux Grog, soit 62 % du budget de l'association qui a licencié l'ensemble de son personne et se dit "dans l'incapacité de reprendre son activité de surveillance".

Moins de surveillance dans les régions

"La dimension régionale n'était pas du tout reconnue dans le nouveau projet", explique le président des Grog, Emmanuel Debost. Ce médecin exerçant près de Dijon regrette néanmoins la décision des membres de son réseau. "J'étais pour un réseau unique, mais je regrette que le nouveau plan perde la dimension régionale, loin des médecins de terrain". Selon lui, le nouveau projet met en avant l'observation clinique de la grippe (le nombre de cas rapportés dans chaque région) mais les prélèvements effectués dans toute la France seront moins nombreux sans l'activité des Grog. "Les virologues sont inquiets, nous aurions préféré faire des prélèvements avant, pendant et après les épidémies pour observer l'évolution de la grippe dans chaque région", poursuit le médecin.

Du côté du réseau Sentinelles, on regrette le choix du Grogs de ne pas avoir voulu fusionner les deux réseaux. Toutefois, "il n'y a pas d'inquiétude à avoir", tempère Thierry Blanchon, responsable adjoint de Sentinelles. "Il y aura une surveillance efficace de la grippe cet hiver, à travers l'observation clinique et virologique dans certaines régions". La disparition des Grog entraînera tout de même une réorganisation du réseau Sentinelles pour couvrir au mieux le territoire. Quant aux premières grippes, "on ne peut pas prévoir leur arrivée mais en général, elles ne sont pas là avant mi-novembre ou même Noël", assure Thierry Blanchon. Les Français peuvent donc profiter sereinement de la fin de l'été et de l'automne.


La rédaction de TF1info

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