SUISSE - Les autorités médicales suisses ont lancé des investigations à l'encontre de Jean-Yves Henry, un médecin généraliste et naturopathe français qui exerce depuis 14 ans à Genève et Lausanne. Il assure pouvoir guérir l'homosexualité qui est à ses yeux "un symptôme comme un autre, comme pourrait être le mal à la tête ou le rhume des foins".
Il assure "ne pas bien comprendre où est le problème". Jean-Yves Henry, médecin généraliste et naturopathe français, est sous le coup d'une enquête en Suisse, où il exerce depuis 2004. Les investigations ont été lancées à la demande du ministre de la Santé du canton de Genève, Mauro Poggia, qui les a confiées à la Commission de surveillance des professions de santé. En cause ? Les idées du médecin français qui avance pouvoir "soigner" l'homosexualité avec de l'homéopathie, note l'AFP.
Du "charlatanisme" pour le président de l'Association des médecins genevois
Penser que l'homosexualité est une maladie à guérir est "un élément suffisant pour écrire une enquête", souligne le ministre auprès du quotidien genevois Le Courrier. Jean-Yves Henry, de son côté, persiste et signe auprès de la télévision publique RTS. "L'homosexualité est un symptôme comme un autre, comme pourrait être le mal à la tête ou le rhume des foins, etc", dit-il, dépassé par l'agitation actuelle, relayée par les réseaux sociaux, autour d'un article sur la question qu'il a publié sur site en 2009. "L'homosexualité n'est pas une pathologie, mais un symptôme particulier (choix de vie respectable) de patients 'Border-line'", écrit-il dans ce texte.
Il liste ensuite une série de "remèdes" homéopathiques différents pour hommes et femmes. Dans une note ajoutée récemment en bas de la page, le Dr Henry explique que "cet article, vieux de dix ans, qui n'avait jamais fait polémique au niveau professionnel, était avant tout destiné à faire réfléchir nos étudiants aux rapports entre les remèdes de la matière médicale et les symptômes comportementaux". Le président de l'Association des médecins genevois, Michel Matter, cité par la RTS, parle de "charlatanisme". "La question du droit de pratique doit être remis en doute, mais ce n'est que le magistrat qui peut en décider", a-t-il dit. Les associations LGBTQ envisagent elles de porter l'affaire en justice, précise l'AFP.