QUESTION - Si l'ARS a saisi la justice après la diffusion par un généraliste sur Facebook d'un certificat médical permettant à n'importe qui d'invoquer une contre-indication au port du masque, de nombreux internautes continuent de se demander s'ils peuvent se procurer un tel document.
C'est une question récurrente. Et qui se pose de plus en plus à mesure que l'obligation du port du masque dans l'espace public s'intensifie. Sur certains groupes Facebook, de nombreux "anti-masques" cherchent à savoir comment contourner cette nouvelle règle. Parmi les pistes privilégiées, celle de demander à son médecin de se faire prescrire une contre-indication.
C'est d'ailleurs pour répondre à ces quelques requêtes que la Dr Eve Engerer, dorénavant dans le viseur de la justice, avait publié le 7 août dernier un faux certificat médical que chacun pouvait remplir de son nom.
Le masque contre-indiqué dans de "très rares" cas
Si ce document, dans lequel la généraliste exerçant dans le Bas-Rhin certifiait donc que le patient présentait une "contre-indication médicale au port du masque en continu et en occasionnel" est frauduleux, existe-t-il néanmoins des certificats qui permettent de ne pas se plier à la règle? Sur un groupe d'anti-masques, une internaute, qui affirme avoir des problèmes respiratoires et être atteinte d'épilepsie, veut ainsi savoir s'il existe un tel certificat permettant de se rendre dans les magasins "sans qu'ils n'appellent les gendarmes".
D'autres ont d'ores et déjà essayé d'obtenir un tel sésame. Comme en témoigne un internaute qui accuse son médecin de lâcheté, indiquant qu'il n'a pas voulu prescrire une telle contre-indication pour ses enfants qui doivent "retourner au collège". Sous cette publication, les commentaires fusent, traitant le praticien de "couille molle" ou de "collabo", un autre croyant même deviner derrière ce refus que "les médecins sont sûrement menacés".
En fait, il existe bien une dérogation. Interrogée par LCI, la Direction générale de la Santé (DGS) explique cependant qu'elle ne concerne que certains cas de figure très précis. A savoir les personnes handicapées ou certains cas "très, très, très exceptionnels", pour lesquels la contre-indication est "nécessairement justifiée sur un plan médical". Parmi les exemples cités par cette direction du ministère de la Santé, un individu qui aurait "une greffe du visage" ou encore quelqu'un qui aurait une trachéotomie. Comme le souligne la DGS, "on rentre là dans le cadre de circonstances médicales très précises".
Pour rappel, il existe un consensus scientifique montrant que cette protection est efficace pour la filtration bactérienne. Et dans le cas du coronavirus, elle a notamment été prouvée cette année par des tests sur les hamsters. Alors, comme le rappelle la DGS, "la règle pour tous, c'est de porter le masque".