Une prothèse de main imprimée en 3D remise à un jeune garçon de 6 ans

Publié le 17 août 2015 à 16h24
Une prothèse de main imprimée en 3D remise à un jeune garçon de 6 ans

IMPRIMANTES 3D - Un enfant de 6 ans né sans main droite va recevoir ce lundi soir une prothèse de main fabriquée grâce à une imprimante 3D. Une solution peu coûteuse mais qui ne bénéficie d'aucun agrément médical.

Maxence ne fait pas encore le "V" de la victoire. Mais la prothèse de main imprimée en 3D qu'il va recevoir est déjà le symbole du combat qu'il a remporté contre son handicap. Ce jeune garçon de 6 ans, né sans main droite, va être le premier enfant de France à recevoir cette main de superhéros avec un grand "M" écrit dessus pour "Super Max". Une technologie peu coûteuse et ludique, qui est l'œuvre d'un informaticien français.

La fondation américaine e-NABLE a lancé en 2013 un réseau philanthropique d’un genre particulier. L'objectif : mettre en relation des personnes qui ont des imprimantes 3D avec des familles ayant des enfants à qui il manque des doigts ou une main. "C’est comme ça que nous avons été mis en contact avec Thierry Oquidam, raconte à l’AFP le père de Maxence, Eric Contegal. Il avait déjà produit bénévolement ce type de prothèses pour des enfants à l’étranger et il souhaitait en faire bénéficier un enfant en France." Déjà plus de 1500 prothèses ont été fournies via la plateforme.

Facile d'utilisation, elle ne nécessite aucune opération médicale.

A l'instar de Maxence, près d'une centaine d’enfants naissent chaque année en France avec une malformation d’un ou de plusieurs membres. Dans son cas, il s’agit d’agénésie, c'est-à-dire une absence de formation d’un membre au cours du développement embryonnaire. Depuis qu’il est né, ce petit garçon, originaire de Cessieu (Isère), a réussi "à trouver des solutions tout seul" pour vivre sans main droite. C'est d'ailleurs la raison qui a poussé ses parents à faire le choix "de ne pas l’appareiller avec une prothèse médicalisée".

La nouvelle main de "Super Max" devrait lui permettre d’expérimenter de nouvelles choses. Son avantage ? Facile d'utilisation, elle ne nécessite aucune opération médicale. Elle s’attache simplement avec du Velcro et s’utilise aussi simplement qu’un gant. "Il va avoir une main colorée aux couleurs de son choix, de superhéros, qu’il pourra enlever à sa guise. Ce sera ludique pour lui dans la cour de récréation avec les copains", s'enthousiasme Virginie, la maman de Maxence.

Son coût de fabrication : moins de 50 euros

“C’est la flexion du poignet qui va forcer la main et les doigts à se plier en tirant sur les tendons, précise Thierry Oquidam, son concepteur. Ce mécanisme, hypersimple, ne permet pas de faire des choses très précises, comme nouer ses lacets, mais permet de faire des choses enquiquinantes à faire quand on n’a pas de doigts, comme de la balançoire, de la trottinette ou attraper un ballon.” Toutefois, le dispositif n'a pas reçu d'agrément médical, détaille-t-il.

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Le principal intérêt, selon son inventeur, est avant tout le côté "fun" pour les enfants, qui ont davantage l’impression de se déguiser, que de mettre une prothèse "moche" comme celles fournies par le circuit médical traditionnel. Sans compter son coût de fabrication: moins de 50 euros. Un élément crucial pour l’enfant, qui va devoir changer de prothèse plusieurs fois au cours de sa croissance. De plus, si elle se casse, la famille peut la réparer directement en passant par une imprimante disponible localement.

"Ce n’est pas une première en France"

L’objectif est simplement d’améliorer le quotidien de ces enfants et le regard des autres. Et l’expérience de Maxence pourrait permettre à d’autres enfants d’en bénéficier en France, via l’association de personnes concernées par l’agénésie, l’Assedea. “Ce n’est pas une première en France. Je suis moi-même un peu étonné de l’ampleur que prend ce truc-là.” C’est simplement "la première main que mon association distribue en France", souligne l’informaticien, qui a déjà fabriqué bénévolement ce type de prothèses pour des enfants et des adultes en Angleterre et en Belgique.

Ce n’est pas "révolutionnaire" mais, "au même titre qu’Uber a complètement changé la manière d’utiliser les transports en taxi, de la même manière que Leboncoin a changé complètement la donne sur les petites annonces en l’espace de deux ans, l’impression 3D est en train de changer complètement l’approche de certaines professions, en particulier dans le médical", conclut-il.

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Matthieu DELACHARLERY

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