Vaccin : après Pfizer et AstraZeneca, Moderna accuse à son tour des retards de livraisons

T.G
Publié le 29 janvier 2021 à 12h19

Source : TF1 Info

VACCINATION - Un quart des doses attendues ne seront pas livrées en février. Un retard qui devrait peser sur la pénurie en cours de doses de vaccin contre le Covid-19.

La campagne de vaccination prend du plomb dans l'aile. Après la baisse passagère des livraisons des doses de vaccin du duo Pfizer-BioNTech - 200.000 en moins en janvier -, le ministère de la Santé a confirmé jeudi 28 janvier que Moderna accusait à son tour des retards. Le fabricant est contraint de réduire d'un quart le nombre de doses livrées à la France pour le mois de février. 

Le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, s'est expliqué sur les difficultés logistiques du fabricant, qui sont similaires à celles rencontrées par tous les concurrents. "Il faut généralement trois à quatre ans pour construire un outil industriel pour un nouveau vaccin, expliquait-il ce heydu dans une interview à LCI. Le fait d'avoir une approbation en moins de douze mois crée un problème commun : le démarrage des chaînes de production. Ce lancement, souvent lent, a lieu en temps réel, sans stock préalable. Donc dès qu'il y a un petit dérapage, qui serait habituellement normal, il se voit tout de suite."

Par rapport aux commandes passées avec Pfizer-BioNTech et AstraZeneca, le contrat signé avec Moderna est plus modeste à l'échelle de la France. Son vaccin ne doit être administré que dans quelques régions du pays pour l'instant. Mais cette annonce vient s'ajouter au coup d'éclat d'AstraZeneca, qui a décidé de ne livrer qu'un tiers des doses promises pour le premier trimestre.

Si, comme l'indiquent Les Echos, le ralentissement des livraisons pourrait être rattrapé d'ici à la fin du mois de mars, le poids de ces retards pourrait peser sur la campagne française de vaccination contre le Covid-19. L'objectif du gouvernement de vacciner 70 millions de personnes avant la fin de l'été nécessite une vaccination à flux tendu. Après les errements des premières semaines de la campagne de vaccination, lancée le 27 décembre, les pénuries de doses se font sentir sur tout le territoire. 

Trois régions en tout, les Hauts-de-France, l'Île-de-France, et la Bourgogne-Franche-Comté, vont arrêter d'injecter les premières doses. Les Agences régionales de santé ont annoncé en priorité que les deuxièmes doses seront injectées. Les hôpitaux de Paris (AP-HP) vont suspendre leurs rendez-vous pour de nouvelles injections dès la semaine prochaine. Le 2 février, plus aucun nouveau flacon ne sera livré aux établissements parisiens. 

Dans toute l'Île-de-France, le nombre de premières injections doit chuter dans les semaines qui arrivent. Alors que l'agence régionale de santé (ARS) a confirmé 45.000  premières injections la semaine prochaine, elles devraient tomber à 25.000 la semaine suivante. Le circuit de livraison pour les Ehpad ne devrait, en revanche, pas impacté par ces changements de programme.


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