Royaume-Uni : l'épidémie pourrait entraîner 6000 morts et plus de 2 millions de cas par jour avant janvier

par Léa COUPAU
Publié le 19 décembre 2021 à 19h28

Source : JT 20h WE

PHÉNOMÉNAL - Alors que le Royaume-Uni est en proie à explosion des cas de Covid-19 liée au variant Omicron, les scientifiques britanniques craignent le pire. Si aucune restriction n'est prise, ils estiment que les décès pourraient atteindre 6000 par jour à la fin du mois.

La vague Omicron foudroie le Royaume-Uni. La semaine passée, le Premier ministre, Boris Johnson, avait prévenu : c'est un "raz de marée" et les chiffres donnent le tournis. Mercredi 15 décembre, le pays d'Elisabeth II comptait 78.610 nouvelles infections, contre 88.376 le jeudi et 93.045 le vendredi, un record depuis le début de la pandémie au Royaume-Uni. Le lendemain, le maire de Londres, Sadiq Khan, s'est dit "extrêmement" préoccupé par la propagation du nouveau variant, désormais dominant dans la capitale britannique. Mais pour les chercheurs, le pire reste encore à venir.

Vendredi, un groupe de scientifiques du gouvernement, SPI-M-O, qui relève du Groupe consultatif scientifique pour les urgences (Sage), a estimé que le nombre quotidien de contaminations pourrait atteindre entre 600.000 et 2 millions d'ici la fin du mois, si de nouvelles restrictions n'étaient pas mises en place immédiatement, rapporte le Guardian. Ils avertissent également, selon leur modélisation, que les hospitalisations pourraient culminer entre 3000 et 10.000 par jour, contre 900 en moyenne aujourd'hui, et les décès entre 600 et 6000 par jour.

Pour éviter cette catastrophe, les scientifiques exhortent le gouvernement à prendre des mesures "beaucoup plus strictes". Ils souhaitent notamment réintroduire l'interdiction de partir en vacances à l'étranger et réduire drastiquement le nombre de réunions en famille à l'approche des fêtes de Noël. Autre solution évoquée : limiter les résidents des maisons de soins à un seul visiteur régulier. "Le moment choisi pour de telles mesures est crucial. Retarder jusqu'en 2022 réduirait considérablement l'efficacité de telles mesures", ont résumé les chercheurs.

Pourtant, le gouvernement britannique a fait, lui, le choix d'imposer peu de restrictions : port du masque obligatoire, introduction des passeports vaccinaux dans les gros événements et boîtes de nuit, et travail à la maison recommandé. Face à la vague, Downing Street parie presque exclusivement sur la campagne vaccinale de la troisième dose, supposée assurer une protection correcte contre les infections à Omicron (jusqu’à 75 % contre les formes sévères).

Une erreur, pour Michael Head, chercheur en santé mondiale à l'Université de Southampton. "Nous avons maintenant une épidémie incontrôlée au Royaume-Uni", a-t-il déclaré au Guardian. "Il est extrêmement logique pour la santé publique de mettre en œuvre maintenant de nouvelles restrictions", ajoute-t-il, ne voulant pas répéter les "erreurs du passé".

Boris Johnson mise sur le civisme

Partout en Europe, les gouvernements réimposent d'ailleurs des mesures plus strictes. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a annoncé samedi soir que les Pays-Bas seraient reconfinés à partir de ce dimanche matin. La France, elle, a reconnu "la fulgurance" du variant et ferme peu à peu ses frontières aux pays à risque. Plus au sud encore, l'Italie, comme l'Espagne, ont déclaré qu'ils suivaient "une forte accélération" des cas Omicron.

Les Britanniques vont-ils échapper à des nouvelles restrictions ? Pour l’instant, Boris Johnson, balayé par une crise politique dans son camp, parie sur le civisme de ses concitoyens et continue de miser sur la vaccination. Ce samedi, plus de 906.000 personnes ont reçu une injection du vaccin. Un chiffre qui s'approche du million de doses souhaité par le Premier ministre, alors qu'un premier mort dû officiellement au variant Omicron a été déclaré dans le pays.


Léa COUPAU

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