ETUDE - L'association Foodwatch dénonce la présence d'"animaux cachés" dans une liste d'aliments qu'elle rend publique ce jeudi. Pour le moins étonnante, elle concerne une douzaines de produits connus tels que des yaourts au fruits, des sodas ou encore des glaces dans lesquels se cachent sans qu'on le sache porc, boeuf et cochenille.
"Bas les pattes" dit le slogan de Foodwatch qui révèle ce jeudi que "des animaux s’incrustent" dans des produits de grande distribution où on ne les attend pas. Dans sa dernière enquête, l'association de consommateurs "qui se bat pour une alimentation sans risques, saine et abordable pour tous et toutes", épingle ainsi une douzaine d'aliments dans lesquels ont été retrouvés la présence d'éléments dérivés d'animaux sans que cela n'ait été clairement indiqué. C'est notamment le cas des yaourts Paniers 0% de Yoplait, "tout particulièrement" ciblée par l'ONG qui lance d'ailleurs une pétition exigeant à la marque "qu’elle renseigne la vérité en toutes lettres sur les emballages". A l'origine de cette mise en demeure ? Une formulation figurant dans la liste d’ingrédients, volontairement obscure selon Foodwatch, à savoir "gélatine" et non "gélatine bovine".
Cette "arnaque à l'étiquetage" exaspère d'autant plus l'association que, rappelle-t-elle, "certains industriels de l’agroalimentaire jouent la transparence et affichent l’espèce des animaux cachés sur la liste ingrédients" bien que les produits concernés restent, là encore, inattendus. A titre d'exemple, on trouve notamment de la gélatine porcine dans des Viennois chocolat de Nestlé ou de la gélatine de bœuf dans un macaron aux framboises Auchan.
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Shellac et carmins, quèsaco ?
Outre cette tromperie sur les étiquettes, l'étude met en évidence la nature inattendue de certains additifs, et du mariage qu'en font les industriels in fine. On apprend notamment que des sécrétions d'insectes, en l’occurrence de cochenille asiatique, se trouvent dans La glace Façon glacier, fraise et morceaux de meringue de Carte d'Or. Si l'additif naturel en question, à savoir le "shellac" est bien mentionné sur l'étiquetage, il n'en demeure pas plus éloquent pour les consommateurs. Dans le même registre, la présence de carmins, un colorant issu de la cochenille, a été détectée dans l’Orangina Rouge, tandis que l’emballage du Comté AOP au lait cru bio chez Système U indique, lui, la présence de présure, issue "de l’estomac de veaux abattus avant sevrage".
L'association souligne enfin que le recours aux "auxiliaires technologiques", ne devant pas obligatoirement être spécifié sur l'étiquetage, les fabricants préfèrent en général jouer la carte de l'opacité. Impossible par exemple pour les consommateurs de savoir qu'ils ingèrent de la colle de poisson utilisée pour clarifier les liquides.
"Il faut que la lumière soit faite sur ces sujets" réagit Travert
Invité de Christophe Jakubyszyn ce jeudi sur LCI, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, n'a pas manqué de réagir à l'étude de Foodwatch, bien qu'il ne l'ait pas "vue dans le détail". Reconnaissant à l'ONG "toujours un bon travail sur ces sujets", il a estimé qu'"il faut que la lumière soit faite", tout en insistant sur le fait qu'il "faut voir comment a été réalisée cette enquête."
Le ministre a par ailleurs indiqué avoir récemment participé à une commission parlementaire sur l'alimentation industrielle lors de laquelle il a pointé la nécessité "d'alerter les consommateurs sur la qualité des produits qu'ils trouvent" et de "faire en sorte qu"ils puissent manger sereinement les produits mis à leur disposition."