AstraZeneca : "Un crève-cœur" pour ces médecins contraints de jeter des doses inutilisées

LG
Publié le 14 avril 2021 à 18h20, mis à jour le 15 avril 2021 à 14h14

Source : JT 13h Semaine

GASPILLAGE - La défiance envers le vaccin suédo-britannique s'accroit en France et contraint de nombreux généralistes à jeter des doses, faute de preneurs. L'un d'eux nous explique son désarroi.

"Un crève-cœur". Cette semaine et pour la première fois de sa vie, Bohrane Ferjani, médecin généraliste à Toulouse a dû jeter ses doses d'AstraZeneca qui étaient périmées." Rien que ce week-end, quatre patients ont annulé leur vaccination", confie-t-il d'un air désabusé. Le médecin a cherché des remplaçants mais en vain. Le vaccin est victime de sa réputation. "Je les comprends parce qu'il y a tellement d'informations contradictoires sur AstraZeneca."

Retards de livraison, risques de thromboses et de caillots sanguin, suspension dans plusieurs pays européens, nouveaux retards de livraison. Depuis son lancement, le vaccin souffre d'une mauvaise réputation. Un phénomène qui s'accroit d'autant plus que l'opportunité de se voir administrer du Pfizer grandit avec la mise en place des vaccinodromes. 

"Pfizer ou rien"

Et le cabinet du docteur Ferjani n'est pas un cas isolé en Haute-Garonne. La défiance envers l'AstraZeneca s'accroit dans le département et de nombreuses personnes préfèrent se tourner vers les vaccinodromes pour bénéficier des doses Pfizer. "AstraZeneca, je n'ai pas du tout confiance", confie un vieil homme interrogé devant l'un de ces grands centres. Pour un autre plus catégorique, ce sera "Pfizer ou rien." 

Conséquences ? Des annulations à la chaine chez les généralistes et en pharmacie, contraints de jeter leurs doses périmées. Ces dernières semaines, Jean-Marc Guillermin, président du Conseil de l'ordre des pharmaciens en Midi-Pyrénées, avait quatre pages de personnes à vacciner. "Seule une quarantaine", ont honoré leurs rendez-vous. 

Alors pour continuer à participer activement à la vaccination, les pharmaciens réclament, eux aussi, de recevoir des doses Pfizer en plus de l'AstraZeneca. "Personne ne comprend que nous ne puissions pas avoir accès à ces vaccins", précise Jean-Marc Guillermin, qui milite également pour une campagne de réhabilitation du vaccin. Rassurer les Français sur "les effets secondaires du vaccin qui sont extrêmement rares."

Et en attendant que les pharmaciens aient accès aux Pfizer, le site Covidliste essaye à sa manière de limiter le gaspillage. Lancé il y a deux semaines par Martin Daniel, Covidliste est une sorte de site de rencontre entre des doses non utilisées et des candidats aux vaccins.  

La plateforme alerte des particuliers volontaires à la vaccination dès que des doses sont disponibles et risquent d'être jetées dans des centres ou chez des professionnels de santé près de chez eux. Depuis son lancement, le site recense déjà plus de 600.000 inscrits dont 700 ont pu se faire vacciner. 


LG

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