Sous pression, les hôpitaux marseillais cherchent du personnel médical en renfort

par Amandine REBOURG
Publié le 17 septembre 2020 à 23h04, mis à jour le 18 septembre 2020 à 9h53

Source : TF1 Info

ÉPIDÉMIE - Alors que le virus circule très activement en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et particulièrement à Marseille, les hôpitaux de la ville arrivent progressivement à saturation. Pour faire face à cette vague d'une ampleur inquiétante sur la cité phocéenne, l'APHM lance un appel aux volontaires pour renforcer ses équipes.

A Marseille, les signaux sont au rouge écarlate sur le plan sanitaire. Le virus circule activement, les cas explosent et les admissions en service de réanimation ne cessent d'augmenter. A l'hôpital de la Timone, comme dans tout l'APHM, on est d'ores et déjà en tension au point que les personnels ont été contraints de "créer" cinq lits de réanimation supplémentaires pour les patients atteints du coronavirus. 

Preuve supplémentaire de la saturation qui arrive, l'annonce de recrutements d'infirmiers, de médecins et d'aides soignants, par l'institution marseillaise. Dans son communiqué, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille indique recruter des "personnels médicaux et paramédicaux" pour renforcer ses équipes. 

Les patients covid sont des patients lourds qui nécessitent des soins et une attention de tous les instants

Car face à cette marée montante qui arrive, à la Timone, on commence sérieusement à manquer de bras malgré la centaine de recrutements d'infirmiers et d'aides-soignants. Durant la première période de très forte tension, des infirmières libérales avaient été appelées en renfort mais elles ont depuis repris leur travail. Une centaine de postes restent donc à pourvoir, afin de tenter d'absorber cette "vague" qui n'apparaît même plus comme inéluctable mais dont l'ampleur questionne.  Ces renforts espérés et attendus ne devraient pas être affectés directement dans les réanimations des hôpitaux mais suppléer les soignants ayant déjà été mobilisés en réanimation, dans leurs services, lors de la crise de mars et avril dernier. 

Car un patient covid n'est pas tout à fait un patient comme les autres. Il nécessite une attention de tous les instants. "Les patients covid sont des patients lourds qui mobilisent plus de personnels car il y a l'habillage, le déshabillage... une fois qu'ils sont en coma artificiel, ils sont extrêmement consommateurs de temps médical et paramédical", explique le Professeur Lionel Velly, médecin en anesthésie réanimation à la Timone.

Gérer l'afflux de patients covid et ceux avec d'autres pathologies

Tout l'enjeu est donc là : gérer l'afflux toujours plus importants de patients touchés par la Covid, tout en continuant à soigner le reste des patients atteints d'autres pathologies. En effet, au cours de la première vague, de nombreuses opérations avaient été déprogrammées pour faire face à l'afflux de patients covid. Or ces patients doivent être malgré tout pris en charge, explique le Dr Hervé Pegliasco, pneumologue et Président de la CME à l'hôpital Européen à Marseille. "Nous avons des cas de cancers, des malades chroniques graves que nous ne pouvons pas abandonner. On les as abandonnés pendant deux mois, parce que nous n'avions pas le choix. Aujourd'hui, il faut continuer à les suivre et parallèlement, assumer l'augmentation régulière et inéluctables, des malades covid", dit-il. 

D'autant que sur le court terme, les médecins ne semblent pas, pour le moment, envisager une amélioration nette de la situation. C'est au début du mois de septembre que l'accélération s'est faite sentir. Après un été calme, "à partir du 15 août la courbe des cas est montée de façon exponentielle et là, on atteint une mise en tension du système", expliquait d'ailleurs le Pr. Velly, courant septembre. Ce 17 septembre, le taux d'incidence était de 300 pour 100.000 habitants. Soit "près de six fois le seuil d'alerte", selon Olivier Véran. Et "si la situation sanitaire ne s'améliore pas" à Marseille," il faudra sans doute prendre des mesures encore plus fortes", a prévenu le ministre de la Santé, citant "la possible fermeture des bars" ou "l'interdiction des rassemblements publics".


Amandine REBOURG

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