Covid-19 : en Europe, quels pays ont opté pour un reconfinement strict ou partiel ?

par Léa LUCAS
Publié le 11 janvier 2021 à 17h57

Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - Ces dernières semaines, les pays du Vieux continent ont pris une nouvelle salve de mesures sanitaires pour tenter d'enrayer la pandémie. Des décisions plus ou moins drastiques. On fait le point.

Comme la France, des pays européens ont assoupli leurs restrictions sanitaires durant la deuxième quinzaine de décembre afin de permettre aux populations de célébrer Noël en famille. Mais à l'aube de la nouvelle année, la propagation de l'épidémie est repartie de plus belle. De nombreux gouvernements ont ainsi été dans l'obligation de durcir leurs mesures, certains allant jusqu'à instaurer un confinement strict ou partiel, comme le montre la carte ci-dessous. 

Les restrictions sanitaires en Europe le 11 janvier 2021.
Les restrictions sanitaires en Europe le 11 janvier 2021. - TF1

Reconfinement strict

En proie à une flambée épidémique, dix pays européens (Allemagne, Angleterre, Autriche, Danemark, Écosse, Grèce, Irlande, Lituanie, Pays-Bas, Pays de Galles) ont décidé ces dernières semaines de reconfiner leur population. Pour la majorité, cela signifie que les restaurants, les bars, les lieux culturels, les commerces non-essentiels ainsi que les écoles sont fermés, les rassemblements dans la sphère privée limités aux membres de la famille, et les déplacements interdits entre régions. Ce qui varie de l'un à l'autre pays néanmoins, c'est l'échéance à laquelle les habitants espèrent retrouver leur liberté.

Le Danemark a ainsi demandé à sa population d'éviter les contacts sociaux pour préserver son système de santé face à la multiplication des cas. Les rassemblements sont passés de dix à cinq personnes maximum. Ce durcissement devait être levé le 17 janvier, mais selon la cheffe du gouvernement Mette Frederiksen, il risque d'être prolongé. "Restez le plus possible à la maison, évitez de rencontrer des personnes en dehors de votre foyer, de vos proches", a-t-elle alerté. 

Les Pays-Bas ont de leur côté déclaré un reconfinement jusqu'au 19 janvier. Les Néerlandais peuvent recevoir deux personnes maximum par jour à leur domicile. L'Autriche, quant à elle, s'est reconfinée jusqu'au 24 janvier prochain. Les habitants devront faire un test de dépistage négatif afin de reprendre une vie sociale tout en minimisant les risques. 

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L'Allemagne, qui a décrété la fermeture des commerces non-essentiels, voit ainsi l'un des plus grands centres commerciaux de sa capitale déserté. Seuls dix magasins sont restés ouverts sur quelque trois cents qui le sont habituellement. Les restaurateurs pratiquant la vente à emporter ne bénéficient plus des va-et-vient des clients. "D'habitude, nous sommes cinq ou six employés, là il n'y en a plus qu'un. Il n'y a pas beaucoup de clients, six ou sept par jour", déplore l'un d'eux auprès de TF1 dans le reportage en tête de cet article. Ces restrictions ne doivent pas prendre fin avant le 31 janvier 2021, de même qu'en Lituanie. 

L'Angleterre, berceau de la variante plus contagieuse du Covid-19, voit ses hôpitaux au bord de la saturation. Le pays a reconfiné sa population en urgence la semaine dernière. Les cours à distance ont été instaurés pour les enfants, à l'image de  leurs parents en télétravail si leur profession le permet. Les Anglais ont l'autorisation de sortir de chez eux pour des achats essentiels et quelques exercices physiques uniquement.  Un durcissement qui devrait durer jusqu'à mars prochain au moins. Et qui pèse sur le moral de beaucoup. "Regardez le monde qu'il y a aujourd'hui. Je pense que les gens en ont marre de se confiner, de devoir rester en quatre murs", confie une Anglaise se promenant dans un parc pris d'assaut, face aux caméras de TF1.  

Reconfinement partiel

Dans cinq autres pays européens (Espagne, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal), un reconfinement partiel a été instauré. Les restrictions sont très diverses en fonction des zones et susceptibles d'être ajustées à tout moment. 

Le gouvernement espagnol exclut pour le moment la piste du reconfinement généralisé malgré ses deux millions de cas positifs. Il durcit néanmoins les restrictions à l'échelle des régions. La plupart d'entre elles ont ainsi bouclé leurs frontières, interdisant d'entrer ou de sortir sans raison valable. La Catalogne, zone la plus peuplée du pays, a décrété la fermeture totale des centres commerciaux, des gymnases et des commerces non-essentiels ce week-end. Elle autorise par ailleurs les restaurants à ouvrir à l'heure des repas (7h30-9h30 et 13h-15h30), mais pas le reste de la journée, ni le soir. Les élèves sont retournés en classe ce 11 janvier seulement, afin de retarder le plus possible leur retour après les fêtes en familles. 

La Hongrie, elle, a gardé les écoles maternelles et primaires ouvertes. En revanche, les collèges, les lycées et les universités font cours à distance jusqu'à nouvel ordre. De son côté, l'Italie a autorisé le retour en présentiel dans les lycées ce 11 janvier, mais limite toujours les déplacements entre territoires du pays jusqu'au 15.

Alors que le Portugal a enregistré un nouveau record avec plus de 10.000 contaminations en vingt-quatre heures, le gouvernement monte le ton. Le Premier ministre Antonio Costa a annoncé une restriction à la circulation et un couvre-feu - déjà en vigueur dans les régions les plus touchées - dans la quasi-totalité du pays ce week-end. De nouvelles restrictions devraient être annoncées cette semaine afin de soulager les hôpitaux à la limite de la saturation. 

La France fait partie des pays européens épargnés par un reconfinement d'après-fêtes. Pour l'heure, la piste privilégiée reste celle du couvre-feu à 20 heures dans la plupart des départements, et à 18 heures dans vingt-trois autres particulièrement affectés par le virus. Cependant, l'évolution des mesures sanitaires restrictives chez ses voisins n'augure rien de bon pour la suite. Avec presque 17.000 nouveaux cas positifs tous les jours, contre les 5.000 souhaités avant les vacances de Noël par Emmanuel Macron, les Français craignent d'être soumis à leur tour à un troisième confinement


Léa LUCAS

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