Poussées d’acné, allergies... Avec le masque obligatoire, les problèmes de peau se multiplient

M.D.
Publié le 17 septembre 2020 à 14h02

Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - Le port obligatoire du masque dans la rue, en entreprise et dans les transports en commun entraîne chez certains des problèmes de peau, de la petite irritation à l'allergie. Est-ce fréquent ? Comment s'en prémunir ? LCI fait le point.

A cause de lui, notre peau respire (elle aussi) moins bien. Collés à nos visages du matin au soir, les masques de protection les mettent à rude épreuve. Un mal pour un bien devenu un motif de consultation de plus en plus fréquent dans les cabinets de dermatologie. "On reçoit des patients qui sont défigurés par le fait de porter le masque à longueur de journée", constate le Dr Marc Perrussel, dermatologue à Paris et vice-président du Syndicat national des dermatologues, joint par LCI.

Squames, rosacées, boutons de fièvre, poussées d’acné ou d’eczéma… Pour les personnes à la peau sensible, l’usage au quotidien de ce dispositif médical peut être vécu comme un calvaire, du fait de l’aggravation de pathologies déjà existantes. "Ces phénomènes d’irritations, d’inflammations et de pustules sont liés à la modification du microbiote, cause de la respiration et des secrétions, reprend notre spécialiste. C’est exactement comme lorsqu’on met une couche à un bébé : ça devient rouge, ça irrite et forcément, ce n’est pas très esthétique"

Le port du masque peut donner lieu à des complications, mais il n’en reste pas moins indispensable.
Le Dr Marc Perrusel, dermatologue à Paris.

Mais ce n’est pas non plus la fin du monde, souligne Marc Perrusel. "Le port du masque peut donner lieu à des complications mais il n’en reste pas moins indispensable. Et le dermatologue ne sera pas là pour signer un papier de dérogation", insiste-t-il. Pour ce type de cas, il suffira d'adapter les soins, un traitement systémique avec en complément un traitement local. "Il faut veiller à l'appliquer le soir à la maison, quand on n’a pas besoin de porter le masque, pour éviter qu’il y ait un facteur occlusif", conseille le praticien.

 Au-delà de ces complications, le port du masque peut aussi entraîner des irritations par frottement, sur le bout du nez ou derrière les oreilles à cause de l'élastique, mais aussi des poussées de sébum ou de points noirs, voire même des allergies dans certains cas. En cause, le plus souvent, la qualité du masque ou le produit utilisé pour le laver. "Si la lessive que vous utilisez est parfumée, par exemple. Chez certains individus, la qualité du textile peut provoquer des réactions allergiques", souligne le spécialiste. 

Le plus souvent, ce n’est pas lié au port du masque. Ce sont des pathologies inflammatoires déjà existantes.
Le Dr Marc Perrusel, dermatologue à Paris.

Un masque de couleur foncée, en raison de la présence de colorant, peut aussi en être à l’origine. "Ce sont en effet des allergènes connus. Pour certains, c’est le bleu. Pour d’autres, le vert ou le rouge", explique le dermatologue. Mais à l’entendre, cela représenterait une minorité d’individus, "de l’ordre de moins de trois cas sur cent, tout au plus". "Le plus souvent, ce n’est pas lié au masque. Ce sont des pathologies inflammatoires déjà existantes qui sont majorées par son port", précise le praticien.

La solution est alors d'utiliser un masque en coton de couleur claire, comportant les normes Afnor et DGA. Autre indicateur de qualité, son coût. "Sur les marchés, des masques sont vendus à des prix dérisoires. Cependant, la qualité n’est pas forcément au rendez-vous", prévient Raphaël Gigliotti, pharmacien à Nice, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

Autre conseil pratique, pensez à laver systématiquement tout masque en tissu neuf avant de le porter. Plus généralement, une bonne hygiène de la peau, à travers l'utilisation de produits nettoyants adaptés à son type de peau, permet aussi de limiter l'apparition de ces petits bobos. 


M.D.

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