"Si ça s’aggrave, on sera obligés de faire du tri" : immersion au cœur d'un service de réanimation francilien

REPORTAGE - Le service de réanimation de l’hôpital Avicenne à Bobigny sature face à l'afflux de malades du Covid-19. Leur nombre augmente chaque jour.
Depuis une semaine, la France est à nouveau plongée dans un confinement pour tenter de stopper la progression du Covid-19. Dans les hôpitaux, la situation est de plus en plus préoccupante, comme à l’hôpital Avicenne de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Dans cet établissement, le service de réanimation fait face chaque jour à l’arrivée de nouveaux patients atteints du Covid-19. Pour affronter l’épidémie, les soignants ont tous annulé leurs congés, seule solution pour augmenter les capacités d’accueil.
Alors que 16 lits de réanimation sont d’ordinaire disponibles dans l’hôpital, le personnel a été obligé de monter le nombre à 37 lits, tous occupés actuellement. A l’hôpital Avicenne, un patient sur quatre soigné du Covid-19 a moins de 55 ans, comme l’explique Pr. Yves Cohen, chef du service de médecine intensive et réanimation.
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Des renforts formés dans l'urgence
"On a eu une patiente de 17 ans récemment, avec une atteinte cardiaque gravissime. Et actuellement nous avons un patient de 35 ans, qui n’a aucune pathologie chronique, aucune maladie chronique, et qui a développé une forme de Covid-19 gravissime. Il est entubé, ventilé et placé sur le ventre", alerte-t-il au micro de TF1.
Si, contrairement au printemps dernier, les équipes ne manquent pas de matériel ni de médicaments, le nombre de soignants fait plus que jamais défaut. Ainsi, du personnel est formé en renfort pour pallier ce manque. Un travail supplémentaire qui pèse physiquement et mentalement sur les effectifs.
"On est fatigués psychologiquement, notre charge de travail est plus élevée, on nous demande de former du personnel en plus, pour nous aider. Donc c’est compliqué de gérer la prise en charge des patients et de gérer toute cette formation", explique Karine Bouquin, infirmière dans le service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital.
Si les malades restent un peu moins longtemps hospitalisés que lors de la première vague, l’inquiétude est de mise chez les soignants. "Si cela s’aggrave, on sera obligés de faire du tri, de choisir les patients qui seront en soins critiques et ceux qu’on laissera en salle. Pour nous, c’est une décision qui ne doit pas exister", indique le professeur Yves Cohen.
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Deuxième vague : "La pression sur les hôpitaux est extrêmement forte" selon Aurélien Rousseau
Sur le plateau du 20H de TF1 ce jeudi, le directeur général de l’ARS d’Île-de-France, Aurélien Rousseau, a également voulu alerter sur la situation sanitaire en France : "La pression sur les hôpitaux est extrêmement forte, on a besoin que nos concitoyens réalisent mieux ce qui se passe. (…) En France hier, il y a plus de 360 personnes qui sont décédées, dont 75 en Île-de-France. Une personne sur quatre en réanimation n’y survivra pas, c’est quelque chose de très lourd."
"S’il faut aller plus loin, alors il faudra le faire. Mais aujourd’hui, tout passe par la prise de conscience individuelle. Il faut qu’il y ait des résultats rapides pour casser cette dynamique épidémique et faire baisser la pression sur les réas. C’est ça notre bataille quotidienne, la bataille des soignants. C’est par nos gestes quotidiens qu’on peut limiter ce cercle vicieux", a martelé le directeur général de l’ARS d’Île-de-France.
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