Pour endiguer la propagation de l'épidémie de Covid-19, les autorités ont opté pour des reconfinements locaux. Cette stratégie est-elle pertinente ? Explications du Dr Gérald Kierzek.
Le gouvernement a imposé un reconfinement à Nice et à Dunkerque pendant le week-end. Mettre des villes sous cloche durant 48 heures est-ce pertinent sur le plan sanitaire ? "Il n'y a aucune démonstration scientifique qu'un confinement intermittent a une efficacité", répond le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP) à Paris.
"L'idée, c'est de réduire les interactions sociales, qu'on reste chez soi deux jours dans la semaine. Donc il y a moins de circulation du virus. C'est une idée assez intuitive. Ceci dit, ce n'est pas sur la promenade des Anglais qu'il y a une transmission virale, qu'il y a une contamination. Ce n'est pas en extérieur, on sait que c'est un virus qui est plutôt en intérieur", souligne notre consultant.
"Le risque quand il y a un taux d'incidence élevé comme ça, c'est que tout le monde se retrouve sous cloche à la maison et que la circulation virale, finalement, se fasse à la maison et qu'il y ait les contaminations intrafamiliales qui augmentent. Il faut faire extrêmement attention. Sur la santé mentale, c'est extrêmement pesant. Sortir le week-end, c'est un peu l'espèce de décompression qui peut être intéressante sur le plan psychique", poursuit-il
Faut-il reconfiner une ville pendant trois semaines d'affilée comme le propose Anne Hidalgo à Paris ? "Dans une situation catastrophique pourquoi pas". Vu la situation actuelle dans les hôpitaux, "il y a encore de la marge avant de faire une mise sous cloche", estime le Dr Gérald Kierzek. "Si la situation évolue, il faudra peut-être prendre d'autres mesures. Je voudrais qu'on arrête avec ce discours un peu alarmiste. On n'est pas dans des situations où les hôpitaux sont saturés", conclut-il.