En Guadeloupe, le taux de vaccination est encore beaucoup plus bas qu'en métropole. Un retard que les autorités tentent de rattraper avec l'arrivée de renforts en personnel soignant, mais aussi en matériel médical.
Battre le rappel sans lésiner sur les moyens. Pour ceux qui hésitent encore à aller vers le vaccin, c'est le vaccin qui vient à eux. À Capesterre-Belle-Eau, un centre éphémère a ouvert le temps d'une journée. Ils sont nombreux à avoir décidé de franchir le pas.
Après des débuts poussifs, la vaccination accélère enfin en Guadeloupe. Sur les 70 patients actuellement en réanimation à cause du Covid-19, aucun n'était vacciné. "Les causes de ce changement sont multifactorielles. Il y a une chose qu'on ne peut pas ignorer, c'est que je crois à ce que je vois. Je vois des voisins, je vois des membres de ma famille malades et emportés par le covid, là pour moi, le covid devient réalité", explique Dr Roger Chout, expert auprès de l'ARS de Guadeloupe pour la stratégie vaccinale.
Ena Sahaï-Vieillot, habitante de Port-Louis, n'a jamais douté de l'efficacité du vaccin et a reçu sa première injection dès le mois de mars, mais elle n'a pas réussi à convaincre son frère de faire de même. Il est mort dimanche dernier. "En 2h, mon frère quand il est rentré en insuffisance respiratoire, 2h après il n'était plus là", déplore-t-elle. "J'espère que mes compatriotes guadeloupéennes et mes frères guadeloupéens vont prendre conscience et faire circuler le message : ne pas attendre l'issue fatale", lance-t-elle.
Car les anti-vaccins restent influents surtout sur les réseaux sociaux. Laurine Clavier-Somers en a fait les frais. Son fils Evan, cent-millième vacciné guadeloupéen, s'est ainsi retrouvé à la une de l'actualité bien malgré elle avant de devenir la cible d'attaque sur Facebook. Elle a souhaité leur répondre. Les campagnes appelant à se faire vacciner se multiplient. Et 35 % des Guadeloupéens de plus de 18 ans ont reçu au moins une injection, un chiffre qui atteint 85 % à l'échelle de toute la France.