Les Vérificateurs : autour des lits de réanimation

Publié le 20 mars 2021 à 20h12, mis à jour le 20 mars 2021 à 22h42

Source : JT 20h WE

Si le niveau de saturation dans les services de réanimation décide à ce point de nouvelles restrictions, pourquoi ne pas avoir augmenté le nombre de lits ? Le gouvernement n’a-t-il rien changé depuis un an au niveau de l’hôpital ? Alors, info ou infox ?

“Emmanuel Macron avait promis la création de lits de réa”, “Rien n’a été fait!”, “Que de la com”. Des publications comme celles-ci, on en trouve des dizaines sur les réseaux sociaux. C’est l’indignation. Alors, pour démêler le vrai du faux, notre équipe vous propose de faire un petit retour en arrière.

Avant la crise, l’Hexagone disposait de 5 080 lits. Actuellement, le ministère en affiche 7 406. Nous sommes même montés jusqu’à 10 700 pendant la première vague au printemps dernier, et à 8 000 en novembre. Mais attention, lorsque nous parlons de lits de réanimation, nous ne parlons pas de vrais lits. Ce surplus correspond en réalité à des lits éphémères qui n’ont pas forcément vocation à durer. On a tout simplement réquisitionné des lits de soins intensifs, qu’on a équipé de respirateur. C’est ce que nous explique Eric Maury, président de la société de réanimation. “Depuis le début de la crise, il n’y a pas eu de création de lits de réanimation pérennes”, précise-t-il.

Le vrai problème, ce n’est pas tant le nombre de lits que le personnel. Face à l’urgence, 1 429 infirmières ont été formées à manier les équipements, par exemple, à gérer un arrêt cardiaque, à accompagner les familles. Mais ces services sont tellement rudes qu’ils nécessitent d’avoir des bras dont deux infirmiers pour cinq patients. Et aussi une formation solide qui est de onze ans pour un médecin réanimateur ou un programme de formation d’un an pour un infirmier.

Le problème de la réanimation est structurel. Il dépasse le cadre du Covid. D’ailleurs, c’est ce que dit la Cour des comptes dans son dernier rapport. Elle estime que depuis 2013, les lits de réanimation augmentent dix fois moins vite que le nombre de personnes âgées dans la population. Alors que ce sont justement, ces plus de 60 ans qui représentent deux tiers des patients dans ces services de réanimation.


La rédaction de TF1info

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