VIDEO - Marcher, respirer, tenir un stylo... rescapés du Covid, ils doivent tout réapprendre

LA VIE D’APRÈS-COVID - Sortis de réanimation il y a à peine quelques semaines, comment les malades du Covid les plus sévères se portent-ils aujourd'hui ? Après ces semaines traumatiques pour le corps et l'esprit, il faut désormais remarcher, respirer parfois, et tenir un stylo. A Aincourt dans le Val d'Oise, on réapprend à ces patients les gestes du quotidien.
Pour eux, marcher, pédaler, boire un verre d'eau ou simplement tracer un trait demeure une épreuve, séquelles du Covid-19 et d'un passage en service réanimation durant plusieurs semaines. Ils y ont frôlé la mort, et désormais, ils doivent réapprendre les gestes du quotidien. Dans un centre de rééducation du Val d'Oise, à Aincourt, une cinquantaine de patients guéris du coronavirus ont déjà été soignés depuis le début de la crise sanitaire. Parfois avec de très lourdes pathologies.
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Didier, graphiste de 66 ans, a passé 54 jours en réanimation. S'il a vaincu la maladie, celle-ci l'a toutefois terrassée. "Se lever, aller aux toilettes, cela prend des proportions démesurées lorsqu'on s'aperçoit qu'on ne peut plus faire ça tout seul", dit-il. Alors il a entamé une rééducation nécessaire pour réapprendre "à faire les gestes les plus simples". Les nouvelles sont rassurantes, il pourra partir en vacances cet été : "Le médecin m'a rassuré (...) Il m'a dit que je serais dehors". Mais le chemin est long et devrait prendre encore plusieurs semaines. Marcher n'a rien d'évident. Ses mains sont son outil de travail mais écrire sans trembler lui reste difficile aujourd'hui. "Votre main, on dirait qu'elle ne vous appartient pas", confie-t-il en traçant des lignes, sur une feuille, un exercice de kinésithérapie pour réapprendre à tenir un stylo.
Dans une autre chambre, un patient assis sur une chaise ne peut plus respirer sans l'aide d'un tuyau placé sur sa gorge : les appareils de réanimation ont abîmé ses cordes vocales. Pour lui aussi, "le chemin sera long". Dans la salle de remise en forme, Randy Bala Baya Yala, 31 ans, peine sur des exercices qui lui auraient paru dérisoires il y a quelques mois. Deux mètres sous la toise, ce handballeur semi-professionnel ne correspond pas à l'image que l'on se fait des malades du Covid. Il a pourtant passé trois semaines en réanimation et deux semaines de plus en rééducation pour retrouver ses moyens physiques. "Il y a de l'amélioration de jour en jour, au niveau de la marche, de l'état de forme ...mais c'est beaucoup de fatigue", dit-il.
Épaulés par personnel soignant aux petits soins, ces patients restent entre deux et quatre semaines en rééducation. Quand ils arrivent, ils ont perdu jusqu'à 75% de leurs muscles. Mohammed Djebaili lui, réapprend à supporter l'effort, se lever seul de son lit et s'asseoir sur une chaise. "On tient le coup. Chaque jour, on essaye d'avancer un peu".
Pour Claudine Bricard, 65 ans, le chemin est presque terminé. Après cinq semaines en réanimation et deux passées dans ce centre, elle prépare son retour à la maison, assistée par Cinzia Iorio, sa kiné. "Il y a quinze jours, j'étais en réanimation. Ça a été très très vite, je suis contente", dit-elle en pédalant sur son vélo. En partant du centre, sa rééducation terminée, elle confie que "c'est presque une deuxième vie" qui commence.
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Du côté des soignants, plus les semaines avancent, mieux ils connaissent la maladie et peuvent ainsi rassurer les malades. Amandine Genot est kinésithérapeuthe. Dès le début de la crise sanitaire, elle a pris en charge ces patients. "Au début, c'était dur parce que les patients nous posaient des questions et on n'avait pas les réponses. On a avancé sans trop savoir de quoi demain serait fait et maintenant, on peut leur dire : oui, vous allez progresser, oui, vous allez récupérer", dit-elle.
Mais aussi longue et difficile que soit la rééducation physique, l'esprit aussi est ébranlé par ces longues semaines. Beaucoup souffrent de séquelles post-traumatiques. "Les patients ont besoin d'être réassurés, demandent à voir la psychologue pour pouvoir évacuer. Dans les unités Covid, on court le 100 mètres, ici, on court plutôt le marathon", explique le Dr Bruno Philippe, chef de service SRR de pneumologie.
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