VIDÉO - "Ce qui a manqué, c'est la vérité" : la réponse du Pr Juvin à Emmanuel Macron après ses propos sur les masques

REACTION - Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, et maire LR de la Garenne-Colombes, a réagi ce mercredi sur LCI à la récente déclaration d'Emmanuel Macron, selon laquelle il n'y a pas eu de pénurie de masques.
La France n’a "jamais été en rupture" de masques. Le pays n’a connu que "des manques et des tensions". C’est la phrase d’Emmanuel Macron, entendue dans un documentaire diffusé sur BFM TV, qui fait beaucoup réagir : "Ayons collectivement l'honnêteté de dire qu'au début du mois mars et encore plus en février ou en janvier, personne ne parlait des masques, parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre la distribution de ceux-ci pour les soignants", a explicitement assuré le chef d'Etat.
Effaré par ces propos, Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, et maire (LR) de la Garenne-Colombes, s'est fendu d'un tweet à l'issue du visionnage : "Au fond, ce qui nous a manqué le plus, ce ne sont peut-être pas les masques, les surblouses, les médicaments, les tests, les lits de réanimation... Ce qui nous aura manqué le plus, c'est la vérité".
Toute l'info sur
Coronavirus : la pandémie qui bouleverse la planète
"Il en a manqué partout, il n'y a même pas de débat, tout le monde le voit", poursuit-il ce mercredi matin sur LCI. Les syndicats de médecins et de personnels médicaux se sont en effet publiquement inquiété des quantités disponibles et de leur approvisionnement. "Je pense que le gouvernement aurait dû dire dès le début de la crise : 'Ecoutez, on ne s'est pas bien préparés pour des raisons que nous éclaircirons, on est obligés de réserver les masques aux soignants, ça va être dur mais on va y arriver.' Il y aurait eu ce discours de vérité, les choses auraient été plus facile pour le Président comme pour la majorité."
Lire aussi
Les Français "prêts à entendre la vérité"
Comment expliquer qu'il n'ait pas eu recours à ce discours de vérité ? "Il faudrait faire une explication psycho-pathologique de l'art d'exercer la politique. La fuite en avant, la situation très extraordinaire font que les gens ne raisonnent pas avec le recul".
Mais était-ce audible par la population française ? "C'est très facile tranquillement pour moi de dire ce qu'il aurait fallu dire il y a trois mois, j'en conviens. Mais, me semble-t-il, les Français sont plus prêts à entendre la vérité qu'on ne le croit habituellement. Evidemment, si on regarde les réseaux sociaux (...) les trois excités vont vous dire que c'est un scandale mais profondément, les Français attendent la vérité. Quand vous ne dites pas la vérité, ça vous permet de vous gagner quelques jours, quelques mois puis vous êtes rattrapés par la patrouille."
Le Professeur cite l'exemple de Marine Le Pen qui, au début du débat sur le confinement en février, avait demandé la fermeture des frontières à Nice : "A l'époque, tout le monde avait dit que c'était une hérésie. J'avais alors pris la parole en disant qu'on ne savait pas s'il fallait faire fermer les frontières mais il ne faut jamais dire qu'on ne le fera jamais. Car le jour où vous le faites, vous êtes décrédibilisé." "Il faut faire très attention", conclut-il.
La remarque de Emmanuel Macron a fait bondi d'autres personnalités comme Patrick Pelloux, président de l'association des urgentistes de France, confirmant à l'AFP, "Ce n'est pas vrai, dès le début (de l'épidémie), il y avait cette demande".
Sur le même sujet
Covid-19 : les soignants de plus de 50 ans peuvent se faire vacciner
"Dry January" : comment savoir si l'on est dépendant à l'alcool ?
Données personnelles : la Cnil valide le fichier "SI Vaccin Covid" et promet des contrôles
Covid-19 : le variant anglais détecté par seulement "30% des laboratoires" ?
Coronavirus : oui, Michel Cymes s'est bien fait vacciner
Vaccination "grand public" : la prise de rendez-vous sera gérée par des plateformes privées
Les articles les plus lus
Reconfinement : Emmanuel Macron temporise, les scénarios des prochains jours
CARTE - Covid-19 : quelle est la situation épidémique dans votre département ?
EN DIRECT - Vaccin Moderna : l'espacement entre les deux doses peut aller jusqu'à 6 semaines, selon l'OMS
Écoles ouvertes, vacances : Jean-Michel Blanquer défend le statu quo
VIDÉO - Moins cher qu'un Ehpad : ces Français passent leur retraite dans un 4 étoiles en Tunisie