Pollution : l'ANSES alerte sur de nouvelles particules ultrafines toxiques et recommande de réduire le trafic routier

Publié le 16 juillet 2019 à 8h55

Source : TF1 Info

QUALITÉ DE L'AIR - L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a publié ce mardi un rapport concernant la qualité de l'air en France et a alerté sur la présence de nouvelles particules ultrafines, potentiellement nocives pour la santé.

Dans un rapport publié ce mardi, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a révélé les résultats d'une "expertise relative aux particules de l'air ambiant". Ainsi, outre les particules fines, dont les effets nocifs sur la santé ne sont plus à prouver, les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique présentent un risque réel pour la santé. Ces composantes des particules de l'air ambiant peuvent ainsi causer des troubles respiratoires et cardiovasculaires ainsi que des "décès anticipés", indique l'ANSES.

Des effets au niveau respiratoire et cardiovasculaire

L’agence a également confirmé "avec des niveaux de preuve forts", "les effets sur la santé de l’exposition à différentes sources d’émission en particulier le trafic routier, la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse", insistant sur "la nécessité d’agir sur ces sources d’émission." "Les particules ultrafines ont des effets au niveau respiratoire ou cardiovasculaire: elles vont dans l'arbre respiratoire, jusqu'aux alvéoles et elles rejoignent la circulation sanguine", a indiqué à l'AFP Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air à l'ANSES.

Ce dernier revient également sur le carbone suie et le carbone organique, résultant de la combustion incomplète issue des moteurs, surtout diesel ou encore la combustion résiduelle de bois ou de charbon. Selon lui, ils comprennent "des composés très réactifs qui vont créer des inflammations au niveau respiratoire plus importantes et ils peuvent aussi provoquer des cancers." Selon l'ANSES, le carbone suie et les particules ultrafines pourraient aussi avoir un impact "sur le développement des performances cognitives de l'enfant", alors que le carbone suie pourrait également impacter sur le "faible poids des naissances."

Il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l'intermodalité.
Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air à l'ANSES.

L'agence nationale recommande de "cibler en priorité, dans les politiques publiques concernant l'air, trois indicateurs particulaires non réglementés: les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique, en complément des indicateurs de particules PM2,5 et PM10 (les particules fines) actuellement en vigueur". L'ANSES s'est également projeté concernant la composition du parc automobile français et son évolution à 2025, tout en mettant l'accent sur l'importance de mieux étudier les effets d'autres sources de pollution que sont l'agriculture, le transport maritime et l'activité portuaire.

A l'AFP, Guillaume Boulanger précise ainsi que les évolutions technologiques, comme les filtres à particules sur les véhicules diesel, "permettent une diminution des émissions de particules mais sont insuffisantes pour améliorer durablement la qualité de l'air".  "Il faut encourager des technologies alternatives, dont le véhicule électrique, mais surtout il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l'intermodalité".


La rédaction de TF1info

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